La mort d’une entreprise en direct. La semaine passée, Libération a proposé à ses lecteurs une série de petits films qui retracent la lutte des salariés de Confection de l’Alloeu, une usine du Nord de la France fermée par son propriétaire, le groupe textile Hacot et Colombiers. Ces salariés, en très grande majorité des femmes, ont filmé les dix derniers jours de leur entreprise il y a un an, en mars 2009. Ouvrières du textile, payées de 930 à 1 100 euros par mois, malgré plus de trente années de fidélité à leur employeur pour certaines, elle assistent impuissantes à la destruction, à la négation de leur rôle, de leur histoire. Pour leur patron en revanche, ce n’est « qu’une page qui se tourne », déplore l’une d’entre elles. Dans ces témoignages filmés, ces femmes montrent leur lutte pour obtenir de meilleures indemnités de licenciement – on leur accordera au final une confortable indemnité de 1 500 euros chacune –, le déménagement de leur outil de travail, la détresse et, enfin, la fermeture de la grille, pour la dernière fois.
Le groupe Hacot Colombiers est propriétaire notamment de la marque Anne de Solène. Une enseigne qui a récemment ouvert une boutique rue du Bac, dans le très chic 7e arrondissement de Paris. Mais Hacot Colombiers travaille également pour la grande distribution. Il fournit par exemple du ligne de maison bio, fabriqué Dieu sait où et à Dieu sait quel coût, aux magasins Carrefour.