Le mois d’avril 2011 est l’occasion de « fêter » plusieurs anniversaires. A un an de la prochaine élection présidentielle, celui du 21 avril 2002 est largement évoqué, surtout depuis les résultats de récents sondages d’opinion. Même si comparaison n’est pas raison, faisons un rapide parallèle entre les deux périodes — 2001-2002 et 2011-2012, notamment quant aux points qui préoccupent le plus les Français. Il y a dix ans, le taux de chômage était de 7,8-7,9 % ; il est d’un peu plus de 9,5 % aujourd’hui. Le solde du régime général de la Sécurité sociale était légèrement
excédentaire (1,3 milliard d’euros) ; son déficit a atteint 27 milliards d’euros en 2010, malgré les déremboursements répétés de médicaments et l’instauration de franchises médicales. La dette publique était déjà très importante, puisqu’elle était supérieure à 40 % du PIB français ; elle a dépassé les 80 % à la fin de l’année 2010. Entre-temps, la crise économique mondiale s’est installée dans l’Hexagone, comme partout ailleurs. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que les perspectives ne sont pas réjouissantes. En 2002, les Français ont voté ce qu’ils ont voté parce qu’ils étaient mécontents, insatisfaits du bilan du gouvernement sortant. Celui que présentera le gouvernement actuel sera-t-il de nature à réjouir les électeurs l’année prochaine ?
Sarcophage
Le 26 avril marquera également le 25e anniversaire de l’explosion de la centrale de Tchernobyl. Un quart de siècle s’est écoulé depuis ce qui était encore considéré, il y a moins de deux mois, comme le plus grave accident nucléaire mondial. Et vingt-cinq plus tard, cette catastrophe est toujours d’une brûlante actualité. Il faut en effet construire un nouveau sarcophage autour du réacteur, le premier n’étant tout simplement pas étanche. On est d’ailleurs ravi de l’apprendre à cette occasion… Coût de l’opération : environ 1 milliard d’euros, financés par la communauté internationale. Si la France met la main à la poche à hauteur d’une cinquantaine de millions d’euros, deux entreprises hexagonales vont quant à elles empocher un joli pactole, environ 430 millions d’euros. Ce sont en effet Bouygues et Vinci qui sont chargées de construire le nouveau sarcophage. Les billets quittent une poche pour vite se glisser dans une autre… Le nucléaire présente en tout cas un avantage indiscutable sur les autres sources d’énergies : il offre la perspective de juteuses affaires, même des dizaines — des centaines ? — d’années après une catastrophe. Et désormais, il y a Fukushima…
En comparaison, le pétrole est un petit joueur. Prenons par exemple l’explosion de la plate-forme BP au large du Golfe du Mexique il y a un an, le 22 avril 2010. Quand bien même aurait-elle provoqué la plus grande marée noire de l’histoire, il y a peu de chance pour que cette explosion offre de quelconques perspectives de business dans un quart de siècle ! Et ne parlons surtout pas des énergies renouvelables. Si une tornade s’abattait demain sur une ferme solaire ou sur un parc éolien, il n’y aurait rien à gratter pour les multinationales. Même à se lancer dans la fabrication de brouettes ou de camions bennes…
@ Olivier
Merci pour votre message. D’accord avec vous sur la quête systématique du rabais… Ça finit toujours par tirer les prix vers le bas. Malheureusement, les Français qui disposent du strict minimum pour vivre sont de plus en plus nombreux. Ils n’ont d’autres choix que de chercher les prix qu’ils peuvent se permettre de payer, autrement dit ceux qui correspondent à des produits de mauvaise qualité, venus d’ailleurs. Parmi ces consommateurs, beaucoup préféreraient certainement acheter différemment. A l’inverse, en multipliant les périodes de soldes, les pouvoirs publics créent la société low cost dans laquelle nous vivons. Et malheureusement, les entreprises qui fabriquent en France ne peuvent pas diviser leurs prix par deux ou trois pour s’aligner sur la concurrence le temps des soldes. Résultat, ce sont à nouveaux les produits d’importation qui sont favorisés. On ne peut pas à la fois vouloir privilégier le made in France et ne pas vouloir donner aux consommateurs les moyens de les acheter — donc des salaires plus élevés…
Pour ce qui est des syndicats, ils sont tellement peu représentés dans les entreprises qui fabriquent en France — de petites entités — que leur influence est certainement marginale. Leur poids est beaucoup plus important dans les grands groupes, qui délocalisent dès que possible, ou dans la fonction publique, qui fournit des services.
Enfin, pour ce qui est de votre remarque sur la Sécurité sociale, il y a bien sûr des abus et des profiteurs. Evitons cependant la facilité qui consiste à dénoncer les plus malheureux, les gagne-petit qui traficotent pour vivre un peu mieux. La chasse aux gueux n’est pas plus productive que la chasse aux riches… En outre, entre ces deux extrêmes de la société, les uns sont beaucoup plus précaires et fragiles que les autres. La société, l’Etat, se doit de protéger les plus faibles, pas les plus forts. Ceux-ci savent en général à qui s’adresser pour se défendre… Ceux-là plus rarement. Quant aux tricheurs, riches ou pauvres, ils existeront toujours. Faut malheureusement faire avec.
Je me demande quand est ce que l’on aura un candidat courageux pour que l’argent de l’état sert à protéger nos métiers, usines, etc … Qu’il puisse dire haut et fort que nos entreprises ne devraient pas se mettre sur les marché d’actions. Et que, quand même, qu’en partie le consommateur est coupable. Dans n’importe quel secteur il lui faut des rabais, des remises et autre et que naturellement les prix des produits aujourd’hui tiennent compte de la marge nécessaire pour accorder une remise, faire les soldes.
De plus si les syndicats ne s’occupaient que du secteur de l’entreprise en intégrant les vecteurs de l’économies nous n’en serions pas là non plus. Augmenter les salaires de façon inconsidérée implique in-fine un produit plus cher.
Enfin si le concept des 1 tiers (1/3 au crédit de l’entreprise – recherche, développement, … ; 1/3 aux actionnaires ; 1/3 aux salariés) avait été fait par le président, cela permettrait de « socialiser » les bénéfices.
Toutefois, je pense que les meilleurs actionnaires sont souvent les salariés eux-même car ils bossent pour leur gain.
Il n’y a pas de mystère, plus nos entreprises fabriqueront en France, plus il y aura besoin de main d’oeuvre, donc moins de chômage, donc plus de cotisations, … Mais pour cela faut acheter les produits made in france.
Pour ce qui est de la sécurité sociale il y a un problème de taille. Il y a des personnes qui profitent su système sans cotiser. Des personnes qui utilisent des cartes d’assurés sociaux pour avoir les prestations médicales françaises. Je sais qu’en Guyanne par exemple des femmes, de pays limitrophe, accouchent en France pour bénéficier des différentes aides. Et des cas d’escroqueries, il y en a plein.