A l’origine, le polo français portait un petit crocodile sur la poitrine. Le célèbre « chemisette » L.12.12 créée par le joueur de tennis René Lacoste au début des années 1930 a longtemps symbolisé du sportswear haut de gamme à la française. Malheureusement, comme toutes ses grandes concurrentes à vocation internationale, la marque qui porte le nom du créateur a depuis longtemps abandonné ses racines pour rechercher les coûts de production les plus bas, dans les pays les plus exotiques.
Conséquence, plusieurs petites griffes tricolores investissent le créneau laissé vacant par Lacoste et proposent désormais des polos en maille piquée fabriqués en France. C’est ainsi le cas de marques que les lecteurs de La Fabrique hexagonale connaissent bien, comme Asgard (MISE A JOUR MAI 2013 : ASGARD N’EXISTE MALHEUREUSEMENT PLUS) qui habillent les femmes et les hommes, Darnis de Beauchamp cette marque proposant d’autres produits, eux aussi intégralement fabriqués en France.

 

Production lointaine
Moins chers en effet, les polos Fred Perry, Ralph Lauren ou encore Calvin Klein bénéficient malgré tout d’une image haut de gamme, véhiculée par leur nom, alors que leurs produits sortent tous des mêmes usines implantées dans des pays pauvres et lointains.
Lacoste pratique la même politique de production à bas coûts — les polos Lacoste sont notamment fabriqués au Pérou —, mais affiche en revanche des tarifs beaucoup plus élevés. Des tarifs équivalents voire supérieurs aux productions made in France. Et analogues également à ceux des polos Vicomte A, une autre marque française qui, en l’espace de quelques années seulement, a ouvert plus d’une vingtaine de boutiques et de très nombreux corners dans le monde…
Coûts de production réduits au minimum au profit du marketing et de la publicité — et d’une pléthore de « stars » ambassadrices pour ce qui est de la marque au crocodile —, multiplication des points de vente, etc., la recette des success stories commerciales est connue. Elle s’élabore systématiquement aux dépens de l’emploi productif dans l’Hexagone. Les petites marques qui privilégient la production française n’ont quant à elles d’autres choix que de supprimer tous les autres ingrédients. Reste aux acheteurs de choisir ensuite la recette qui correspond le mieux à leurs goûts.