Des Beurs qui sifflent l’hymne national. Chez nous, ici, au Stade de France ! « Scandale », entend-on à gauche et à droite. Il faut agir au plus vite, sévir et prendre des sanctions ! « S’ils n’aiment pas le France, qu’ils la quittent », peut-on également entendre, par ci par là…
Et oui, que ces citoyens de deuxième, voire de troisième zone, fassent comme tous ces jeunes de bonnes familles qui, patriotes et résistants du XXIe siècle, ont gagné Londres, une fois leur diplôme en poche. Qu’ils suivent le sillage de ces futurs Top Managers qui, bravant les courants contraires, ont traversé la Manche pour pouvoir, enfin, donner libre cours à leur potentiel. Tous ceux qui ont choisi de fuir la tyrannie de l’assistanat permanent. Et ensuite ? Qu’ils persévèrent, qu’ils suivent invariablement ces modèles, qu’ils mettent leurs babouches élimées dans les empreintes encore fraîches laissées par les Church’s ou les Crockett&Jones de nos jeunes élites. Des pas qui aujourd’hui les ramèneront finalement dans notre beau pays. Car oui, quand il le faut, les vrais Français connaissent leur devoir. Leur fibre nationale vibre alors comme jamais. Remerciés par les dieux de la City, en raison d’une crise financière qu’ils ont pourtant mis tout leur talent et leur savoir-faire à créer et qui leur valut, hier, fortune et reconnaissance, ils préfèrent rentrer au pays. Et laisser du même coup aux Britanniques sinistrés les 60 livres hebdomadaires (75 euros) d’indemnités, qui leur revenaient pourtant de droit. L’appel de la France devient parfois irrépressible et attire nos braves traders vers les chaises poussiéreuses de notre Assedic nationale (cf. Le Point). L’Hexagone, pays d’assistés – mais aussi de profiteurs – saura alors reconnaître leur mérite et leur patriotisme et les prendra sous son aile. Mais à une condition : qu’ils se lèvent, mettent la main droite sur leur cœur et entonnent la Marseillaise !