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La maroquinerie française, célèbre pour son design et son savoir-faire, a trop souvent choisi d’exporter… sa fabrication. Heureusement, parmi les jeunes créateurs, beaucoup choisissent aujourd’hui de fabriquer en France. Un exemple ? Benoît Duvignacq*, qui vient d’être désigné créateur de l’année 2009 pour son sac Rialto en chèvre olive et python gris, lors du salon de la Maroquinerie® et de la Chaussure® Midec.

« J’ai souhaité fabriquer en France pour des raisons de qualité et de flexibilité, mais aussi pour défendre un savoir-faire français irréprochable, gage de pérennité du produit, revendique Benoît Duvignacq. Il s’agit également de sauvegarder la « belle façon », qui finira par disparaître si les jeunes générations continuent à privilégier le bénéfice financier au détriment de l’amour du « bien fait ».  Il s’agit-là du postulat de départ de ma marque, même si cela n’est pas toujours facile à faire passer comme notion auprès des acheteurs. »

Benoît Duvignacq a créé sa propre marque fin 2007. Double diplômé Esmod Paris, en stylisme et modélisme, il a aujourd’hui une bonne dizaine d’années d’expérience derrière lui, à la direction artistique auprès de Sonia et Nathalie Rykiel et comme directeur de collection pour Udo Edling, ou encore, côté presse, à la direction de la création de Citizen K.

C’est probablement ce parcours dans le prêt-à-porter qui nourrit chez Benoît Duvignacq une approche un peu particulière de la maroquinerie. Pour lui en effet, un sac est un vêtement et peut être abordé comme tel.
« Travailler un sac comme un vêtement permet une mise à plat facile, donc un gain de place. Pour moi qui voyage beaucoup, c’est essentiel. Avec une telle conception, on échappe à la fabrication normée et industrielle des accessoires que l’on trouve aujourd’hui. Il est alors possible d’épurer au maximum les fournitures et semi-finis, dont la maroquinerie a beaucoup usé ces dernières saisons, qui rendent bien souvent le produit « bling-bling », mais qui permettent surtout de griffer l’article le plus possible… »

Le choix de son fournisseur, la Manufacture de cuir de Réalmont (MCR), près d’Albi, concrétise cette approche. MCR, qui emploie une trentaine de salariés, a en effet pour spécialité la fabrication de vêtements en cuir et en peaux pour de grands noms, comme Dior Homme, Louis Vuitton ou Yves Saint Laurent. Tous les modèles de la gamme sont ainsi pensés, dessinés puis fabriqués comme des vêtements. Ils sont légers, maniables, repliables, « rangeables » comme des pulls ou des pantalons. Certains modèles sont équipés d’anses en mousse, à la fois confortables et solides. En travaillant ensemble, Benoît Duvignacq et MCR marient leur complémentarité. « J’ai été le premier à faire en sorte que ce pôle de production d’excellence se lance dans la maroquinerie, grâce notamment à mes compétences de modéliste et de technicien, au-delà de mon activité de styliste, se souvient-il. Ma vision globale du secteur de la mode a su séduire cette Manufacture et fut en quelque sorte un déclencheur. Aujourd’hui, et fort du résultat de notre collaboration, je suis mandaté pour développer ce département et répondre aux besoins de maisons et de marques qui souhaitent sortir des « sentiers battus » de la maroquinerie, via un parc machine qui ne lui est pas dédié. Avant de conclure : « Notre partenariat est donc plus que bilatéral. MCR me fabrique en exclusivité toute l’année, sans restriction de planning, et en échange j’apporte des clients via mes différents conseils en tant que freelance. Avec toujours le même souci : valoriser la « main » et les compétences des ouvriers. »

Sac unisexe Faubourg en agneau plongé gris souris ou modèle Street en perche du Nil carmin, sac femme Twin en chèvre menthe ou en python brun, sac homme Faubourg en chèvre bleu-nuit ou Rialto en agneau velours violine, les combinaisons entre coloris, cuirs et formes sont nombreuses.
Chaque étape de la fabrication des sacs est réalisée en France, du premier coup de crayon à la confection, en passant par le travail de la peau et le tannage. Les prix sont bien évidemment fonction du modèle choisi – bagage week-end, sac 24 h, cabas, fourre-tout, sac à main, pochette, porte-documents, étui pour ordinateur portables -, de la taille, du coloris et surtout du cuir utilisé. Ils varient de 199 à 3 000 euros.

En marge de cette gamme de sacs, Benoît Duvigncq travaille également avec l’entreprise Smart&Co, spécialiste du coffret-cadeau. Il met actuellement la dernière main à leur nouveau concept, Ideall , en créant un coffret cadeau sur mesure de maroquinerie contemporaine pour femme, dont le lancement est prévu en septembre prochain.  Principe d’Ideall : quatre références, une dizaine de niveaux de personnalisation, un délai de livraison de un mois après commande et un prix unique de 199 euros. Et comme tout ce que produit Benoît Duvignacq, c’est 100% Made in France.