Olympia hier, Doré Doré aujourd’hui. Les vieilles marques françaises de chaussettes ne sont pas à la noce ces derniers temps. « La faute à la crise » probablement. Reprise en 2003 par l’Italien Gallo Spa alors qu’elle était en grandes difficultés, l’entreprise Doré Doré se retrouve dans la même situation, quelques années plus tard. A une différence près cependant : il y a six ans, ces difficultés étaient dues, à n’en pas douter, au coût du travail et aux charges trop élevés en France, ainsi qu’à la concurrence asiatique. Depuis, Gallo a fait ce que nombre de repreneurs font, à savoir s’emparer des brevets et des savoir-faire avant de délocaliser progressivement la production. Malgré cette sévère chasse au gaspi — payer des employés français est désormais synonyme de gaspillage pour certains —, malgré cette chasse à la dépense inutile donc, les chaussettes DD ne sont toujours pas sorties de leur mauvais pas.
Dans un communiqué, la direction de l’entreprise explique : « Nous avons décidé de mettre en place une stratégie commerciale très forte dédiée entièrement au service de la marque. La réorganisation, c’est aussi et malheureusement 50 suppressions de postes au sein de cette entreprise de 235 personnes. Les discussions sont en cours avec le comité d’entreprise pour permettre aux salariés concernés de se reclasser dans les meilleures conditions possibles. » « Stratégie commerciale très forte dédiée entièrement au service de marque » signifie probablement plus de publicité, plus de marketing, mais aussi plus de délocalisation et moins de qualité.
Selon L’Usine Nouvelle, « Les représentants du personnel craignent un départ programmé de l’entreprise dont les activités seraient transférées en Italie, la direction évoquant le fait que ce pays a su conserver un environnement textile plus favorable. » C’est de tout évidence en licenciant et en transférant toute production à l’étranger que les choses risquent de s’arranger en France !
Et si les consommateurs avaient envie, aujourd’hui, de produits solides et qui durent ? S’ils en avaient assez de la médiocre qualité et des discours sur les prétendus savoir-faire d’entreprises vidées depuis longtemps de leur substance ? S’ils préféraient enfin se tourner vers d’autres marques ? Les chaussettes Bleu Forêt, Monnet et Perrin sont elles toutes à 100 % fabriquées en France. Et leurs prix ne sont pas nécessairement plus élevés que ceux des DD dites haut de gamme, mais fabriquées quelque part — les étiquettes DD ne mentionnent plus où —,  pour beaucoup moins cher.