Le célèbre Parker Duofold, créé en 1921.

Le célèbre Parker Duofold, créé en 1921. © Parker

Une fois n’est pas coutume, une multinationale choisit la France pour y délocaliser une activité industrielle. L’Américain Newell Rubbermaid va ainsi transférer chez Waterman, à Saint-Herblain, la production des stylos plumes et des recharges bille, roller et gel de la marque Parker. Conséquence de ce transfert, le site de New Haven va fermer ses portes, 182 employés anglais vont perdre leur travail. Est-ce pour autant une bonne nouvelle pour Waterman ? Pas vraiment, car si sept lignes de production vont effectivement arriver près de Nantes, aucune embauche n’est prévue pour autant. Au contraire, 23 personnes vont être licenciées, soit 13 de moins que ce qu’un précédent plan social prévoyait. Piètre consolation.
A l’avenir, les stylos Parker Vector et Jotter et, surtout, la célèbre gamme Duofold, créée en 1921, seront donc fabriqués en France.Motif de ce choix : la maîtrise du laquage, de la galvanoplastie et de la fabrication des plumes en or, « des savoir-faire uniques en Europe ». Des performances techniques que Parker n’est bien évidemment jamais parvenue à maîtriser depuis sa création, en 1888 ! Et quand bien même cette vénérable entreprise serait-elle techniquement moins performante que Waterman, en quoi cela justifie-t-il sa disparation ?
Avant cette opération, les dirigeants de Newell Rubbermaid avaient déjà rationalisé leur portefeuille de marques, comme ils disent, en fermant notamment, en 2007, l’unique site de production de Reynolds, à Valence, licenciant du même coup 256 personnes et effaçant du paysage industriel français une entreprise créée en 1927. Ce qui n’empêcha pourtant pas la direction d’essayer de bénéficier encore du label Made in France. Newell Rubbermaid a aussi trouvé judicieux de confier à Parker la production de certains modèles Rotring. Aujourd’hui, c’est la production de ce même Parker qui se retrouve chez Waterman.
Quel prochain tour de passe-passe industrialo-marketing nos chers stratèges américains peuvent-ils bien nous préparer ?