Et de vingt-quatre ! L’épidémie qui frappe France Télécom ne faiblit pas. Pas beaucoup de patrons qui peuvent se vanter d’avoir ainsi initié une véritable « mode » dans leur entreprise. Bien sûr, comme le rappelait M. Bertrand, le secrétaire général de l’UMP, le 29 septembre au matin sur France Inter, la responsabilité de M. Lombard ne peut-être engagée… Car, a-t-il expliqué, le suicide n’est pas un problème limité à l’ex opérateur national, mais concerne toute la France, le monde dans son ensemble… Le Japon en particulier, a-t-il précisé. A ce propos, les Japonais viennent de changer de majorité, remerciant le parti qui en cinquante ans a fait de l’archipel la deuxième puissance économique mondiale. Mais aussi le pays où écoliers, étudiants, salariés et cadres se suicident le plus pour échapper à la pression qu’ils subissent quotidiennement. MM. Lombard et Bertrand retiendront probablement le premier visage du Japon : celui de la puissance économique, de la force industrielle. Pas celui du désespoir de la population.

Fabriquer des richesses, créer de la valeur…
En réponse à un auditeur qui lui demandait « s’il croyait encore que c’étaient les valeurs de gauche qui étaient responsables des malheurs de la France », l’ex ministre du Travail a répondu que « oui, parce qu’avant de distribuer de la richesse, il fallait d’abord en créer ». Ah !, produire de la richesse, créer de la valeur… Quelle belle finalité, quel magnifique choix de vie… Donc, produisons de la richesse… Mais alors à quel prix ? Et pour quoi faire ? Pour la redistribuer ensuite à ceux qui inspirent et mettent en place les règles qui poussent des femmes et des hommes à préférer la mort à la vie ?
Dans France Télécom, il y a France. C’est quand même un peu ennuyeux que la maison mère d’Orange —  Gris ou même Noir seraient aujourd’hui plus appropriés — puisse encore contenir le nom de notre joli pays dans sa propre appellation. L’association entre cette entreprise et un pays réputé pour sa douceur de vivre est pour le moins malheureuse. Mais dans Télécom, il y a Com également. Et on connaît aujourd’hui son importance. Finalement, la situation chez France Télécom est peut-être le parfait reflet de celle du pays dans son ensemble.  C’est en tout cas ce qu’a reconnu à demi-mot M. Bertrand, tout attaché qu’il était à déresponsabiliser M. Lombard. Le mal-être ne se limite pas à France Télécom. Il est général et profond. Mais de là à en établir la responsabilité ou même, simplement, à en rechercher les causes…