Free a dĂ©posĂ©, le 28 octobre 2009, sa candidature officielle pour la quatrième licence de tĂ©lĂ©phonie mobile. Tous les autres candidats potentiels — Kertel, NumĂ©ricĂ¢ble, Orascom, BollorĂ© et Virgin Mobile — s’Ă©taient prĂ©alablement retirĂ©s, jugeant trop importantes les sommes nĂ©cessaires Ă  l’achat de la licence puis Ă  la mise en place du rĂ©seau. Ce sont pourtant ces mĂªmes montants financiers, jugĂ©s cette fois trop modestes, qui poussent les trois opĂ©rateurs actuels Ă  saisir le Conseil d’Etat. Selon eux, les conditions d’attribution sont beaucoup trop favorables au nouvel entrant, ce qui ne peut que leur porter prĂ©judice. Si l’on considère en effet les retombĂ©es que l’arrivĂ©e de Free a eues sur le marchĂ© d’Internet il y a quelques annĂ©es, Orange, SFR et Bouygues peuvent Ă  juste titre se faire du mouron. A l’Ă©poque en effet, un abonnement tĂ©lĂ©phonique, auquel il fallait ajouter les communications, l’abonnement Ă  Internet — vitesse de connexion de 512 ko ! —, sans oublier celui au cĂ¢ble ou au satellite proposĂ© par d’autres coĂ»taient au minimum le double de l’offre triple-play lancĂ©e par Free. Aujourd’hui, la bande des trois a alignĂ© tarifs et prestations sur ceux du trouble-fĂªte, non par Ă©gard pour leurs abonnĂ©s, mais pour ne pas les voir fuir l’un après l’autre. Si un processus analogue se produit demain pour le tĂ©lĂ©phone mobile, on ne peut que se rĂ©jouir. Les tarifs pratiquĂ©s en France sont aujourd’hui parmi les plus Ă©levĂ©s d’Europe. Reste Ă  savoir si la libĂ©ralisation du marchĂ© des tĂ©lĂ©communications et la privatisation des opĂ©rateurs nationaux avait pour objectif la baisse des tarifs, grĂ¢ce Ă  la  « saine Ă©mulation » de la concurrence, ou s’il s’agissait simplement de remplacer des monopoles d’Etat par quelques oligopoles privĂ©s. La balle est Ă  prĂ©sent dans le camp de ceux-qui-dĂ©cident : privilĂ©gieront-ils la dĂ©fense des consommateurs, ces braves et courageux Français, attachĂ©s Ă  leur terre  — et demain Ă  leur famille —, qui se lèvent tĂ´t pour travailler et gagner leur pitance ; ou au contraire en dĂ©fendront-ils d’autres, infiniment moins nombreux, qui pour beaucoup regardent leur argent travailler Ă  leur place, ailleurs, offshore… RĂ©ponse en 2010.