© Dumoulin-Bois

© Dumoulin-Bois

La déforestation est une des questions les plus épineuses qui sont et seront débattues à Copenhague jusqu’au 18 décembre prochain. La forêt est un effet un aspirateur à CO2 et moins il y a de forêt, plus il reste de CO2 « en suspension ». Celles d’Amérique du Sud, d’Asie et d’Afrique reculent chaque jour. A leur place, on cultive du soja, pour nourrir nos bestiaux, ou des palmiers à huile, pour faire frire nos chips. Le bois coupé est quant à lui utilisé par les industriels du bâtiment, de l’ameublement… Bref, il y a toujours un bonne raison de couper des arbres…
S’ils ne coupent pas eux-mêmes — c’est pratique —, les pays dits riches ont bien sûr leur part de responsabilité dans le rasage méticuleux de la planète. Selon WWF-France, notre pays serait d’ailleurs le premier importateur européen de bois illégal (39% de ses importations), le sixième au niveau mondial. Ce bois est utilisé pour « la construction, la menuiserie, la fabrication de portes, de fenêtres, de parquets, d’escaliers, de contreplaqués et autres panneaux ». Pendant ce temps, la forêt hexagonale va bien ! Elle progresse même chaque année depuis la fin du XIXe siècle.
D’aucuns dirons que les bois exotiques n’ont pas les caractéristiques de « nos bois », et qu’il est de toute façon impossible de remplacer les uns par les autres.
Faux !, répondent quelques industriels, qui prônent le traitement des bois de proximité pour leur donner les caractéristiques analogues ou proches des bois venus d’ailleurs.

Du peuplier pour remplacer le teck
Selon Dumoulin-Bois, « un peuplier thermo traité a une durabilité au moins aussi bonne que le teck ». Thermo traité ? Le procédé est en effet celui du BMT, le bois modifié thermiquement. « Le bois traité à haute température est chauffé entre 160 et 245 °C, sous une atmosphère contrôlée, pauvre en oxygène ou bien immergé dans de l’huile végétale chauffée. La pyrolyse contrôlée qui résulte de ce traitement modifie les composants qui sont les plus hydrophiles dans le bois et en diminue l’humidité d’équilibre. »
Et une fois n’est pas coutume — et en dépit de ses importations massives et illégales de bois exotiques —, l’Hexagone est en la matière précurseur, même si le procédé a été développé depuis en Finlande.
Le site Internet de l’entreprise francilienne Dumoulin nous apprend pourtant que «  la majorité des bois invendus en France sont les bois français tels que le hêtre, le peuplier, l’érable, le charme, le platane, le bouleau, etc. ». Des bois qui finissent dans les chaudières ou les cheminées — on les retrouve alors dans l’atmosphère sous forme de CO2 —, lorsqu’ils ne sont pas simplement laissés à l’abandon… Environ 35% du bois de hêtre sont par exemple invendus.
Le BMT peut être utilisé pour le bardage, la terrasse, le parquet, le mobilier et l’aménagement de jardin, l’ameublement et la menuiserie. Soit des utilisations pour lesquelles la France importe quantité de bois, participant activement à la déforestation et au réchauffement climatique. Une fois de plus, de la coupe aux lèvres…