L’Etat français entend bien faire céder Bata et obliger sa direction, basée aux Pays-Bas, à respecter la législation française. Il s’agit de faire en sorte que les salariés de Marbot-Bata, un fabricant de chaussures du sud-ouest de la France (Dordogne), soient correctement indemnisés, après la fermeture du site en décembre dernier. Les 73 derniers employés de Marbot, filiale de Bata, sont en effet sans travail depuis la fin 2009. Un exemple malheureusement fréquent de ces sociétés indélicates — de préférence étrangères paraît-il — qui essaient coûte que coûte de s’affranchir des règles en vigueur dans l’Hexagone.
Petit rappel pas tout à fait inutile… L’entreprise Marbot a dû fermer ses portes après la défection de son principal — et presque unique — client, pourtant fidèle depuis plus de soixante-dix ans. En dénonçant le contrat qui le liait à Marbot, ce client savait ce que cela signifiait : l’arrêt de mort de la PME et le licenciement de ses salariés.
Aujourd’hui, Marbot est morte. Demain, les fières troupes de l’armée française chausseront des rangers fabriquées en Tunisie par ses ex concurrents français et allemand. Cela permettra à l’Etat, car le fameux « client » n’est autre que le ministère de la Défense, de réaliser quelques menues économies.
Une fois la basse besogne opérée, il convient de se refaire une virginité. Il suffit pour cela de faire accroire ceux qui ont manqué le premier épisode que seule Bata est responsable des dégâts occasionnés. Et que seul l’Exécutif défend les malheureux licenciés. C’est presque fait…