MISE A JOUR FIN NOVEMBRE 2011

FABRICATION RECEMMENT DELOCALISEE AU PORTUGAL

LES CHAUSSURES HARDRIGE NE SONT DONC PLUS FABRIQUEES EN FRANCE

La rue est un peu à l’écart, petite, entre l’Opéra et la Bourse, à Paris. La boutique n’est pas très grande. A l’intérieur, des chaussures pour homme, pour femme et quelques modèles de sacs. Les lecteurs de La Fabrique hexagonale connaissent déjà bien la marque Hardrige, un des derniers fabricants à peaufiner ses modèles dans l’Hexagone. En dépit de son nom, à consonance anglo-saxonne, Hardrige est en effet une marque tout ce qu’il y a de plus française. Elle a été créée au milieu des années 1980 par M. Guy Richard, un ancien de chez Paraboot, qui racheta l’entreprise Trappeur. Le nom Hardrige est d’ailleurs l’anagramme de Richard, auquel a été ajouté un « g », emprunté au prénom Guy.
L’atelier de fabrication de cette PME iséroise emploie aujourd’hui une trentaine de femmes et d’hommes de l’art. En marge de la production grand public, Hardrige travaille pour l’armée et la gendarmerie françaises. Cette collaboration a d’ailleurs permis de créer la gamme TAM (« Terre, Air, Mer »), une collection de chaussures homme redessinées pour fouler sans soucis les trottoirs de nos villes. Colette, temple hype parisien, a d’ailleurs commandé à Hardrige une version spéciale de la Rafale, déclinaison luxueuse de la chaussure montante des pilotes de l’armée de l’air française.

Personnaliser ses chaussures
Les clients de Hardrige peuvent, à partir de modèles existants, décider eux-mêmes des  caractéristiques de leurs chaussures : modèle, couleur, forme, semelle cuir ou gomme, etc., il est tout à fait possible de personnaliser ses souliers. A 330 euros la paire, il ne s’agit bien entendu pas de sur-mesure, mais de modèles uniques cependant. Pour des modèles classiques, au catalogue, les tarifs varient de 230 à 290 euros, le prix de la gamme TAM, plus technique, s’échelonnant jusqu’à 390 euros. Certains concurrents, qui font fabriquer un peu partout et qui vendent plus cher, prétendent d’ailleurs qu’à de tels prix, les chaussures Hardrige ne peuvent pas être fabriquées France. Et pourtant…
Précisons cependant qu’à côté des cousus goodyear et norvégien made in France, quelques souliers cousus blake sont produits en Italie ou en Espagne, selon les capacités de production des sous-traitants. Quelques chaussures légères pour femme sont également fabriquées en Toscane. Hardrige s’est fait une spécialité des chaussures haut de gamme, solides, réparables. De celles que l’on conserve année après année. Elle ne dispose ni des équipements ni du savoir-faire pour les autres types de fabrication. Elles fait donc appel à d’autres compétences. C’est également la démarche suivie pour la maroquinerie, mais cette fois, le sous-traitant opère dans l’Hexagone. Les très beaux cartables et sacs ordinateurs Hardrige sont en effet confectionnés dans le Tarn.
Il y a quelques années, Hardrige a fabriqué pour le compte de Louis Vuitton. « L’exigence et les cahiers des charges très rigoureux de cette grande maison nous ont permis d’être encore meilleurs, explique le sympathique, patient et très compétent responsable du magasin. Cela nous sert encore aujourd’hui. De même, mais pour d’autres raisons, les contraintes imposées par l’armée nous sont d’une grande utilité pour les souliers de M. Tout-le-Monde. »
Un partenariat entre Hardrige et un autre grand nom de la mode française se met en place actuellement. Mais il est encore un peu tôt pour en parler…