Selon l’édition du Parisien parue le 16 mai 2010, les Champs-Elysées et une artère de Shanghai ont signé un accord de jumelage. Objectif de l’opération : favoriser l’installation d’entreprises françaises sur une grande artère commerçante de la métropole chinoise et, en retour, aider l’implantation de grandes marques chinoises sur les Champs-Elysées. Selon Edouard Lefebvre, le délégué général du Comité des Champs-Elysées, c’est un « coup de chance, car la marque Champs-Elysées est très appréciée par les Chinois ». Nous sommes heureux d’apprendre que celle que l’on a coutume d’appeler « la plus belle avenue du monde » est aujourd’hui une marque et que quelques boutiquiers fortunés peuvent la marchander pour attirer à eux quelques milliards supplémentaires.
Et qu’en pensent les Parisiens ?
Non seulement les étiquettes made in China ont remplacé les made in France dans la majorité des vêtements que nous portons aujourd’hui, mais de luxueuses boutiques chinoises remplaceront demain leurs homologues françaises, à Paris et ailleurs. Evolution logique finalement, puisque l’essentiel des boutiques des « Champs » vendent déjà des produits fabriqués en Chine. Alors pourquoi ne pas écouler directement ces marchandises par le biais de magasins chinois et éviter ainsi les intermédiaires ?
Pourtant, comme le remarque judicieusement une touriste chinoise, « A quoi cela sert de venir sur cette avenue, si c’est pour avoir les mêmes magasins qu’en Chine ? » De même, quel sera à l’avenir l’intérêt des Chinois argentés d’acheter à Shanghai de pseudo produits de luxe français fabriqués dans leur propre pays ?