© Universal

Moi moche et méchant est un blockbuster en puissance. Comme la quasi-totalité des super-productions, ce film d’animation est américain. Plus surprenant, il a été coréalisé par un Français, Pierre Coffin, et, plus étonnant encore, presque entièrement réalisé en France. C’est en effet chez Mac Guff, un studio parisien, que l’équipe américaine du film a travaillé pour mener à bien ce premier film en images de synthèse produit par Universal. Et encore les Américains étaient-ils fort peu nombreux puisque, selon les dires* de Jacques Bled, dirigeant de Mac Guff, l’équipe était à 98 % française. Cela fait des années que les diplômés de l’école des Gobelins ou de Supinfocom essaiment dans les principaux studios américains. Un peu comme ceux de Polytechnique, les rois des produits dérivés, qui trustent les postes clés dans nombre de grandes banques internationales… Espérons que l’influence de ceux-là sur l’animation sera meilleure que celle de ceux-ci sur la finance internationale… Moi Moche et Méchant est donc une manière de consécration pour l’industrie de l’animation hexagonale.
Petite précision cependant : le savoir-faire et le talent des Français ne sont pas les seuls arguments auxquels Universal a été sensible. Une récente mesure gouvernementale permet en effet à la major américaine de se faire rembourser 20% des dépenses engagées dans l’Hexagone. Une possibilité que proposaient déjà l’Allemagne, la Grande-Bretagne et l’Italie.
Quel que soit le secteur d’activité, il semble bien que le dumping, social, fiscal ou autre, soit devenu la règle. Y compris entre les plus anciens et les plus riches partenaires de l’Union européenne.

*Voir l’article paru dans le n° 404 du magazine Première