© Maison de vacances

Maison de Vacances : le nom à lui seul donne un avant-goût de farniente, de confort décontracté, de soleil,
voire de sieste.
Et en effet, cette marque de décoration d’intérieur crée et commercialise une large gamme de coussins, d’édredons, de poufs, de plaids, de rideaux, de tapis, etc. Bref, tout ce qu’il faut pour se sentir bien chez soi, pour s’installer et lire confortablement, pour écouter de la musique ou pour converser en famille ou entre amis. Les ambiances sont quant à elles volontiers rock, pop et arty.
Pour faire de votre maison à vous un cocon où il fait bon vivre, les créateurs — Emmanuelle Fouks et Nicolas Mauriac — utilisent le tissu, le lin en particulier, le cuir — tannage végétal —, la fourrure, les plumes, etc., avec à chaque fois ce qui se fait de mieux en termes de matières premières. « La mondialisation est malheureusement partout, explique Nicolas Mauriac. Les techniques développées et utilisées par les tanneurs et les professionnels du cuir en Europe sont par exemple systématiquement copiées par ceux d’Amérique du Sud, qui ensuite exportent à bas prix vers notre continent. L’Inde importe quant à elle d’Europe des quantités véritablement industrielles de peaux de mauvaise qualité qui ne sont pas utilisées ici. Cela permet bien sûr à la filière cuir de gagner de l’argent, mais lorsque ces “chutes” sont ensuite réimportées sous formes de coussins, de chaussures, de sacs ou de blousons, à des tarifs défiant toute concurrence, ce sont d’autres secteurs qui sont menacés. »
Pourtant, malgré cette concurrence des pays à bas coûts, il est hors de question pour Nicolas Mauriac et Emmanuelle Fouks de faire fabriquer ailleurs qu’en France. « C’est pour nous une question d’éthique, de principe. Un objet manufacturé n’est pas seulement un produit consommable, périssable, jetable. Pour nous, un produit traduit un style
de vie, un mode de production et un rapport au monde. »

Rester libre
« La beauté d’un objet est d’abord dans son histoire. Une histoire dialectique : la création contre la copie, la dignité contre l’exploitation… Nous refusons de concevoir le design en dehors de cette problématique… », peut-on lire dans une brochure de commerciale de l’entreprise.
Mais il n’y a pas que ça. « Je ne veux pas demain devoir me limiter à tel format de coussin, à telle couleur, à tel tissu.
Je veux garder ma liberté de création pour continuer de répondre aux demandes de nos clients. Je veux pouvoir fabriquer en toutes petites séries, parfois sur mesure. Et si nous sous-traitions en Asie, ça serait impossible. »
Forcément, cela demande plus de travail que d’envoyer dessins et cahiers des charges par mail, puis d’attendre tranquillement les containers chargés de produits standards prêts à être commercialisés. Mais ce n’est pas parce que l’on est à la tête d’une Maison de Vacances que l’on est nécessairement dilettante…
Malgré des tarifs de produits haut de gamme, les marges réalisées restent raisonnables : « Imaginez en revanche l’argent que gagnent les marques qui commercialisent leurs produits 30 % ou 40% moins cher que nous, mais qui les font faire dans des pays où les coûts de production sont dix fois moins élevés qu’en France ! Mais quel est l’intérêt ?
Si on veut “faire” de l’argent, il vaudrait quand même mieux vendre des produits dérivés dans une banque que des poufs ou des coussins…»