Raréfaction des énergies fossiles, hausse des prix des matières premières, pollution… Plus que jamais, les économies d’énergies, la baisse de la consommation et le traitement des déchets sont à l’ordre du jour. On sait en effet depuis des années que le contenu de nos poubelles peut avoir une seconde vie, qu’il peut même permettre d’atténuer la dépendance au pétrole. Ici et là, on commence à le considérer différemment…

Tri intra-muros
A Paris, le tout premier centre de traitement des déchets intra-muros a été récemment inauguré. Ici, dans le 15e arrondissement, 15 000 tonnes environ de déchets — ceux des bacs jaunes — doivent être traitées chaque année, soit la « production » de 350 000 Parisiens qui habitent les 14, 15 et, pour partie, les 5, 6 et 7 arrondissements de la capitale. Une fois triés, les papiers, journaux, canettes et autres bouteilles en plastique sont acheminés, par péniche, vers différents centres. Ils sont alors transformés en matières premières utilisées pour imprimer de nouveaux journaux, pour fabriquer des bouteilles d’eau ou des tubes d’aluminium, voire pour confectionner des vêtements en « laine » polaire.

Traitement haute qualité
Le bâtiment, flambant neuf, a été construit selon les normes Haute Qualité Environnementale (HQE) : plus de la moitié de sa surface est occupée par des espaces verts ; des panneaux solaires permettent de fournir 50 % de l’eau chaude sanitaire ; des cellules photovoltaïques produisent 25 000 kWh/an d’électricité ; l’eau de pluie est récupérée pour arroser les espaces verts, etc. Ce premier centre parisien prouve en tout cas qu’il est possible d’édifier un bâtiment moderne et élégant, capable de se fondre dans son environnement, même si son activité est la réception et le tri de détritus. Cette même logique est appliquée à l’intérieur, où un soin particulier a été apporté au traitement de l’air, à l’insonorisation, à l’éclairage naturel et à l’ergonomie des postes de travail. Ce n’est pas parce que les salariés manipulent le contenu des poubelles des autres qu’ils ne doivent pas bénéficier de bonnes conditions de travail. Bien au contraire… Dans un avenir proche, le Syctom entend également prendre en charge les déchets organiques. Il s’agira alors de les transformer en compost et d’en faire une source d’énergies.

N’oubliez pas de composter !
Loin de cette échelle industrielle, une petite PME de l’Ouest, Brocéliande Environnement, commercialise une large gamme de composteurs. Pas besoin en effet de compter sur un vaste réseau de traitement collectif pour gérer ses propres déchets. Et que peut-on composter ? Un peu de tout : les épluchures de fruits et de légumes, le pain rassis, le marc de café, les coquilles d’œufs, mais aussi les feuilles mortes, les branches, les mauvaises herbes et même l’essuie-tout et les mouchoirs en papier. Le genre de cocktails que l’on ne souhaite pas vraiment avoir à proximité lorsqu’on lit paisiblement dans son jardin. A tort… Les composteurs en bois — fabriqués en Bretagne — ou en plastique — produits en Rhône-Alpes — de Brocéliande Environnement permettent en effet à la nature de faire son travail, patiemment et à l’abri, sans indisposer ni les yeux ni les narines. Et une fois le temps nécessaire écoulé, le compost naturel produit dans ces boîtes à malice permet de couvrir les besoins en engrais de la plupart des plantes de jardin.
Comme le disait Lavoisier, « rien ne se perd, rien ne se crée, tout se transforme »…

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