Le petit monde de l’horlogerie française, depuis longtemps assoupi, semble se réveiller lentement. Et ce n’est peut-être qu’un début. Après le calibre de prestige créé et fabriqué par Pequignet, celui, moyen de gamme, conçu et assemblé  — mais à partir de pièces d’origine chinoise — par le groupe Ambre pour sa marque Yonger & Bresson, voici le retour dans l’Hexagone d’une vénérable maison.
L’arrivée à Besançon de L. Leroy — qui jadis indiquait l’heure aux souverains de France et d’ailleurs — marque en effet un pas supplémentaire vers une renaissance, encore timide, des marques et fabricants de montres français.
Cette entreprise, qui appartenait depuis plusieurs dizaines d’années à un groupe suisse, a récemment changé de propriétaire. Rachetée par le propriétaire espagnol de Festina, elle mise désormais sur son prestigieux passé, qu’elle entend valoriser. Histoire de marquer sa différence, de se distinguer. Mais là n’est pas la seule raison de revenir en France. Les nouvelles montres L. Leroy sont en effet marquées de la tête de vipère, le célèbre poinçon de l’observatoire officiel de contrôle et de mesure du temps de Besançon, un des trois établissements au monde habilités à certifier l’exactitude et la qualité des montres et autres chronomètres. Malgré son sommeil  d’une trentaine d’années, cet organisme a su conserver son prestige et son savoir-faire. Et aussi son indépendance, contrairement à ses deux concurrents suisse et allemand.
Comme le concède volontiers un des responsables de L. Leroy, cette marque n’était en Suisse qu’un fabricant parmi d’autres. En établissant sont atelier d’assemblage du côté français de la frontière, ce fabricant peut désormais bénéficier du label made in France, même si les pièces restent pour l’instant d’origine suisse. Un label aujourd’hui encore synonyme de luxe dans le monde entier, incomparablement plus rare et exclusif dans l’horlogerie que ne l’est l’omniprésent Swiss Made. Qui lui uniformise et gomme l’histoire des marques qui l’apposent sur leurs montres.

A lire également
Pequignet, renaissance de l’horlogerie française