Une fois n’est pas coutume, place à une entreprise de l’ombre, de celles que le grand public ne connaît pas, même s’il utilise souvent ses produits, sans le savoir.
Comme son nom l’indique, STN Tressage a pour spécialité le tressage, quel qu’il soit. Sandows, câbles techniques, lacets, cordes, drisses ou cordons, galons, élastiques tressés…, tous les produits qu’elle commercialise sont fabriqués dans son usine de Comines.
Cette ville du Nord est — était ?— considérée comme la capitale du ruban. « Il y avait jadis plus d’une dizaine d’entreprises qui en fabriquaient, rappelle Mathias Fauchille, le dirigeant de STN Tressage. Ont-elles disparu aujourd’hui ? Pas celles de notre groupe en tout cas, que nous avons rachetées précisément pour qu’elles ne disparaissent pas ! », poursuit-il.
Car STN Tressage n’est qu’une des nombreuses entreprises du groupe familial Fauchille, qui en compte au total une quinzaine. Initialement spécialisé dans le textile, le groupe a élargi son expertise à l’injection plastique et aux pièces métalliques. Aujourd’hui, les clients du groupe, et plus précisément de STN Tressage, sont à la fois de très grandes entreprises, comme Décathlon, et de plus modestes. « C’est pour répondre à une demande croissante de petites entités, notamment d’autoentreprises, que nous avons créé le site stn-distriweb.com. Grâce à cette boutique en ligne, nos clients peuvent se fournir en petites et moyennes quantités, directement auprès du fabricant. »
Et sur ce site Internet, tous les lacets, ceintures, sangles, boucles, poignées, crochets, bandes velcro et autres élastiques sont made in France. Mieux, ils sont tous fabriqués en interne, par les salariés — environ 500 au total — des différentes entités du groupe. Car contrairement à ce qui est « économiquement correct » aujourd’hui — c’est-à-dire au mieux se recentrer son son cœur de métier, au pis se débarrasser de toute production pour la confier à des sous-traitants exotiques —, ce groupe accumule délibérément les savoir-faire. Ils vont désormais du tissage du lin à la fabrication de bornes de recharge pour véhicules électriques ! Très précisément ce qu’il ne faut pas faire selon Serge Tchuruk, grand patron français et ardent promoteur de l’entreprise sans usine ni « petites mains » inutiles.

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