Toujours plus d’eau, toujours plus d’énergie… A mesure que la population mondiale augmente et que sa consommation grimpe, les réserves du sous-sol s’amenuisent. Certes les énergies renouvelables sont appelées à prendre le relais des énergies fossiles, mais que faire en attendant leur montée en puissance ? Commençons par consommer moins. Pour nous y aider, des entreprises élaborent des technologies de moins en moins énergivores.
La Société électromécanique du Nivernais (Selni) par exemple. Cette ancienne entité du groupe Thomson-Brandt — reprise en 2009 par quelques cadres après deux dépôts de bilan — a tout récemment mis au point un moteur de lave-linge particulièrement sobre en électricité. Résultat, elle a signé un énorme contrat de fourniture exclusive auprès du Turc Vestel, un des principaux fabricants d’électroménager. Un marché remporté qui plus est au détriment d’un concurrent chinois. Le moteur choisi par l’industriel turc pour équiper ses lave-linge permet d’économiser jusqu’à 40 % d’électricité. Au total, 1,2 million d’unités seront fabriquées en France, 800 000 en Turquie. Lave-linge toujours : Fagor-Brandt a développé la technologie Water Saver, grâce à laquelle la dernière eau de rinçage est récupérée et stockée. Cette eau est ensuite réutilisée pour le lavage suivant. Avec ce procédé, ce sont environ 20 % d’eau qui sont économisés. Si tous les ménages français s’équipaient de lave-linge Brandt Water Saver, c’est l’équivalent des consommations d’eau annuelles et cumulées de Nantes, de Strasbourg et de Marseille qui seraient économisées. Si en plus ces machines à laver sont motorisées par Selni… Ne reste plus qu’à espérer que la fabrication de lave-linge reste en France, même partiellement ; la direction du groupe franco-espagnol semble malheureusement décidé à la transférer à terme en Pologne.
Et puis il y a Bourgeois. Cette entreprise de Haute-Savoie, créée il y a soixante ans environ — c’est une coopérative ouvrière depuis les années 1980 —, est le dernier fabricant français de fours pour les professionnels. Ce statut de « survivant » ne semble pas lui conférer de traitement de faveur de la part des clients : Bourgeois n’occupe en effet que 5 % du marché national. Heureusement qu’il y a l’étranger, où se trouve l’essentiel de sa clientèle… Peut-être les consommateurs français réserveront-ils un accueil enthousiaste au nouveau four Zenith.  Avec ce modèle, Bourgeois s’apprête — en juin 2012 — à mettre sur le marché grand public un four mixte qui économisera lui aussi jusqu’à 40 % d’électricité. Technologie professionnelle et économies d’électricité, deux arguments de poids pour séduire les acheteurs potentiels.
Dépenser un peu plus pour acheter made in France peut finalement permettre de dépenser moins. Et comme en plus ça ne peut pas faire de mal à notre petite planète fatiguée…