Deux nouvelles, une bonne et une mauvaise, dans un domaine d’activité dans lequel l’Hexagone brille par sa discrétion : l’industrie numérique grand public. Commençons par la mauvaise, histoire de finir sur une note positive… LaCie, un des leaders mondiaux du stockage informatique — disques durs LaCie, clés usb LaCie, archivage en ligne — est passé sous pavillon américain. L’entreprise française, qui assemble une bonne partie de ses produits en Ile-de-France, vient en effet d’être racheté par Seagate, concurrent états-unien bien plus gros que lui, puisque n°1 mondial. Qu’adviendra-t-il à terme de ce qui faisait l’originalité de LaCie — en dehors du design particulièrement soigné de ses produits —, à savoir sa fabrication non asiatique ? Quelle chance y a-t-il qu’une multinationale américaine préserve un petit site d’assemblage à Massy-Palaiseau alors que ses propres produits sont tous made in China ? Qui sait, de bonnes surprises surviennent parfois…
Ainsi, ST Ericsson, filiale du Suédois Ericsson et du franco-italien ST Microelectronics, a annoncé avoir conclu un contrat avec Samsung. Selon cet accord, ST Ericsson équipera deux Smartphones — les Samsung Galaxy Beam et Samsung Galaxy Ace 2 — du géant coréen avec sa plate-forme NovaThor.Les utilisateurs ne se soucient guère des fournisseurs de puces, circuits électroniques, capteurs photos et autres cartes mémoire qui font tourner leurs
appareils photos, smartphones, décodeurs et autres consoles de jeux. Pourtant, alors que la quasi-totalité de ces appareils sont produits en Asie, ST Microlectronics et sa filiale ST Ericsson figurent parmi ces fournisseurs. Mieux, environ 60 % des puces produites par le groupe le sont en France, à Crolles notamment, près de Grenoble. En outre, la plate-forme NovaThor est la première au monde à utiliser la technologie du silicium sur isolant (FD-SOI), solution haut de gamme développée par Soitec, une autre entreprise hexagonale. Cette solution permet à la plate-forme NovaThor de ST Ericsson de diminuer de 35 % la consommation d’énergie. Soit pour l’utilisateur quatre heures de navigation sur Internet en plus ou une journée d’autonomie supplémentaire. Samsung est l’anti-Apple : alors que l’américain ne possède aucune usine et confie la fabrication de ses iPhones à des sous-traitants taïwanais ou chinois, Samsung fabrique lui-même ses appareils. Cette implication industrielle du Coréen explique peut-être aussi son choix pour ST Ericsson, dont tous les produits sont fabriqués par sa maison mère, ST Microelectronics. Alors que beaucoup, parmi les autres fournisseurs de semi-conducteurs — comme les américains NVIDIA, Broadcom ou Qualcomm —, ont recours à des sous-traitants asiatiques.
Dommage cependant que la téléphonie mobile soit une manière de caricature de la société de consommation et du gâchis. A peine mis sur la marché, un nouveau téléphone est déjà dépassé. Il faut donc vite s’empresser de le remplacer…