Les conditions qui s’appliquent aux entreprises implantées en France diffèrent-elles selon que celles-ci sont françaises ou étrangères ? Il est parfois légitime de se poser la question.
Prenons l’automobile par exemple : pour PSA et plus encore pour Renault, produire dans l’Hexagone est de plus en plus difficile, en raison de charges et de coûts salariaux trop élevés, de main-d’œuvre inadaptée, etc. Résultat, la production est délocalisée, les usines ferment, des alliances « stratégiques » sont signées, qui risquent d’aggraver encore les choses

Toyota Yaris Hybrid et Smart Electric « made in France ». © Toyota, Smart

Pourtant, deux autres constructeurs qui assemblent eux aussi des véhicules en France augmentent quant à eux leurs capacités de production. Smart par exemple : c’est en Lorraine et nulle part ailleurs que sont fabriquées les petites Fortwo, Brabus exceptées. Loin de vouloir délocaliser cette production ailleurs, la filiale de Daimler-Benz a au contraire décidé d’y ajouter celle de la Smart Electric, fabriquée à Hambach depuis ce mois de juin 2012. Idem chez Toyota, qui vient de lancer la production de la Yaris Hybrid. L’usine de Valencienne — 4 300 salariés — va même augmenter ses cadences pour exporter ce nouveau modèle écologique en Amérique du Nord. C’est semble-t-il la première fois que Toyoya exportera des véhicules d’Europe vers l’Amérique du Nord. Ces exportations permettront de compenser en partie la baisse du marché automobile européen en général, français en particulier.

Yamaha XT 660Z et XMAX 125,  fabriqués en France, en Picardie. © Yamaha

Passons de quatre à deux roues. Un autre Japonais ne semble pas non plus rebuté par les conditions déplorables que l’Hexagone réserve aux entreprises : propriétaire de MBK — feue Motobécane — depuis les années 1980, Yamaha vient en effet de transférer à Saint-Quentin la production de son usine espagnole, qu’il a fermée. Le site français, le dernier en Europe, produit désormais la majorité des scooters 50, 125 et 250 cm 3 de Yamaha-MBK, auxquels il convient d’ajouter certaines motos — YZF 125, 660 XTZ et MT03 — et des moteurs de hors-bord, exportés dans le monde entier. Une trentaine d’années après sa reprise, MBK n’est plus aujourd’hui qu’une marque apposée sur des modèles Yamaha. Mais l’usine picarde est toujours debout et, grâce à ses salariés et à la direction japonaise du groupe, des motos sont encore made in France.
Plus à l’Est, en Alsace et en Franche-Comté, Peugeot Scooters réduit au contraire ses effectifs. Cela à mesure que la proportion de ses modèles fabriqués en Chine augmente…