Focal, enceintes hifi et casques audio en grande partie made in France.

Focal, Micromega et Devialet : trois noms qui prouvent qu’il se passe quelque chose dans la hifi tricolore, que le numérique n’est pas l’apanage exclusif des Etats-Unis ni des pays d’Asie.  Ainsi Focal, évoquée récemment sur La Fabrique hexagonale. Fabricant de haut-parleurs et d’enceintes moyen et haut de gamme, l’entreprise stéphanoise a depuis peu investi l’univers de l’électronique grand public en concevant notamment Bird, un système ultra compact qui combine de petites enceintes et un bloc ampli-boomer.

Bird est utilisable avec ou sans fil, peut lire la musique stockée sur un ordinateur ou sur n’importe quel appareil nomade, déchiffre tout type de fichiers numériques et, indifféremment, se pose sur un meuble ou se fixe au mur. La volonté de Focal est clairement de diminuer l’encombrement des appareils hifi sans pour autant altérer la qualité du son, comme le font malheureusement beaucoup de « tout-en-un ». En faisant le choix d’une présentation flatteuse tout en affichant un prix abordable (un peu plus de 1 000 euros), Focal a choisi de concevoir en France, mais de fabriquer en Asie. C’est également ce que ce fabricant a fait pour son Spirit One, un casque audio considéré comme un des meilleurs du marché (ou en anglais ici). Mais ces quelques productions lointaines ne remettent pas en cause l’engagement de l’entreprise à fabriquer en France l’intégralité de ses haut-parleurs et de ses gammes supérieures d’enceintes Electra et Utopia.

© Micromega

Micromega a quant à lui fait un choix différent : commercialiser un appareil techniquement très abouti, mais à la présentation minimaliste. Le Micromega MyDac est un tout petit convertisseur numérique, à même de redonner chair, rondeur et chaleur aux fichiers numériques. La petit bête, qui ne pèse que 400 grammes, se situe esthétiquement à mi-chemin entre le Mac Mini d’Apple et un jouet Fisher Price. Pourtant, si le plastique a été préféré au métal, ce n’est pas uniquement pour des questions de coûts — il est 100 % made in France, mais vendu moins de 300 euros —, mais aussi pour des raisons techniques. C’est en tout cas ce qu’avancent les concepteurs du produits, et les testeurs semblent leur donner raison (traduction française ici). Le MyDac est en effet ce qui se fait de mieux — à l’oreille s’entend… — dans sa catégorie de prix, ses performances égalant voire dépassant celles de DAC vendus beaucoup plus cher et fabriqués en Asie.

L’étonnant D-Premier, à l’horizontal… © Devialet

Troisième cas de figure : un produit techniquement révolutionnaire, luxueux et fabriqué en France. Le D-Premier de Devialet est un appareil audio unique, qui traite les signaux analogiques et numériques, en entrée et en sortie, qui intègre un DSP, un préamplificateur, deux étages d’amplification, un DAC 32bits, une connexion réseau, deux HDMI, une partie phono haut de gamme ainsi qu’une carte SD pour gérer le software, le D-Premier étant programmable à volonté. Tout cela dans un seul et même « bloc » d’aluminium d’environ 6 kg… Conçu à Paris, truffés de brevets et fabriqué en Normandie, le D-Premier est pour nombre de spécialistes (voir ici, ou là, en anglais) l’appareil qui va révolutionner le son. L’objectif des fondateurs de l’entreprise est de démocratiser leur technologie ADH brevetée — le D-Premier vaut aujourd’hui 12 000 euros —, pour qu’elle soit à l’avenir intégrée dans les appareils hifi, les téléviseurs ou encore les autoradios. Bref tout ce qui fait de la musique… Pour ce faire, la technologie doit être miniaturisée, ce qui nécessite de très gros investissements. Devialet a tout récemment levé 15 millions d’euros en réunissant notamment les hommes d’affaires Bernard Arnault (LVMH), Xavier Niel (Free), Marc Simoncini (Meetic) et Jacques-Antoine Granjon (vente-privee.com). Des discussions sont en cours avec différents fabricants de micro-processeurs pour produire des puces maison. Pour faire demain de la mention « Devialet Inside » l’équivalent de l’actuelle « Intel Inside »…
A l’heure du tout numérique, quelques PME françaises creusent tranquillement leurs sillons…

© Télécommande du D-Premier. © Devialet