Il y a d’un côté les tigres de papier, plus menaçants que dangereux, et puis de l’autre il y a Papier Tigre, qui n’est ni l’un ni l’autre. Papier Tigre est simplement une petite entreprise parisienne qui ne montre pas les dents, mais qui fait de jolis produits, en France pour l’essentiel.
Papier Tigre est en effet implantée à Paris, dans le 10e arrondissement de la capitale. C’est là que sa petite équipe crée cahiers, carnets, cartes postales, enveloppes, calendriers et autres t-shirts.
On est ici aux antipodes des productions industrielles : chez Papier Tigre, un même cahier — ou notebook, puisque cela semble être désormais, Dieu sait pourquoi, le terme consacré — offre à son propriétaire des pages jaunes pâles et gris clair, avec ou sans lignes ; des couvertures épaisses, au design géométrique original ; du papier recyclé que l’encre noire ne traverse pas. Bref, Papier Tigre conçoit et fabrique des objets simples, élégants, utiles et d’excellente qualité. D’aucuns les trouveront peut-être désuets, à l’image des petits plis postaux… Conditions sine qua non pour apprécier Papier Tigre en effet : ne pas limiter son univers à la tablette numérique et trouver encore quelques vertus à l’écriture et au papier.
Papier Tigre : papeterie design et made in France
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« un même cahier — ou notebook, puisque cela semble être désormais, Dieu sait pourquoi, le terme consacré — »
Idem…
Indépendamment des produits dont il est question ici et qui retiennent mon attention, aimant l’écrit et l’écriture, je trouve franchement déplorable – et le mot est faible – cette banalisation des appellations anglo-saxonnes dans notre pays et l’ensemble du monde. Tout ça sous prétexte d’universalité, de mondialisation, de « toucher l’international », ou je ne sais quoi…
Des festivals établis depuis des années changent soudainement leurs noms parfaitement français, genre jeux de mots, au profit d’autres en anglais ; dans les centres-villes, des boutiques qui étaient présentes depuis des lustres mettent le clef sous la porte pour être remplacées par des enseignes de fringues (pour « femmes » de 14 ans, physique androgyne exclusivement, sans hanches, sans seins, juste le minimum décoratif, sans fesses, sans chair – bouh ! beurk ! – sans rien…) et de godasses (baskets à gogo) ciblant les jeunes consommateurs (ils ne sont plus que ça faut croire…) et les « adulescents » friands de marques : elles ont bien entendu TOUTES des noms anglais !
Résultat, outre que je ne vais quasiment plus en ville pour faire des achats, ne me sentant plus concernée (et je n’ai « que » 35 ans, et je ne fais « que » du 42…), que j’achète presque exclusivement sur le net (et français un max), à ce petit jeu-là le français va devenir une langue régionale. Ce n’est pas une blague. Ça nous guette vitesse grand V. Pareil chez nos voisins européens concernant l’allemand, l’espagnol, l’italien, etc.
Alors que la langue française a parfaitement les moyens de s’imposer ou tout du moins de garder son rang. Ce ne sont pas les possibilités de jouer avec les mots qui manquent, elle l’a prouvé par le « passé » (ce vilain gros mot…). Seulement c’est tellement plus simple par pure paresse intellectuelle et avec la bénédiction des « réalités économiques » mondiales de recourir à l’anglais !
On me rétorquera que le français a dominé les autres langues pendant trois bons siècles, que c’est fini, faut l’accepter, que maintenant c’est l’anglais et que y’a pas de raison, chacun son tour… Sauf qu’il s’agit là de disparition à court/moyen terme et dans la plus parfaite indifférence générale. Déjà que les nouvelles générations obtiennent leur Bac sans être capables d’écrire – de s’exprimer aussi – correctement leur propre langue… En revanche en anglais ça leur est beaucoup plus aisé.
Il n’y a pas que pour la fabrication effective des produits en France par nos concitoyens qu’il faut se battre.
(et j’espère ne pas avoir fait de fautes dans mon coup de gueule…)