Moteurs conçus par PSA et BMW et fabriqués en France. © PSA

Moteurs « Prince » made in France, fruit d’une collaboration PSA-BMW. © PSA

Dans un article intitulé « L’Excellence automobile française se niche sous le capot », L’Usine nouvelle mettait récemment en lumière le savoir-faire des motoristes français. Et d’illustrer ce constat en égrenant les succès remportés par les constructeurs français : véhicules Opel, Nissan et Mercedes — Citan, Classe A, B et C — motorisés par Renault ; voitures Ford, BMW et Mini équipés de moteurs conçus avec PSA et fabriqués dans le nord de la France, etc. Petit rappel : le moteur Prince, fruit de la coopération de PSA-BMW, a remporté en 2014 et pour la 8e année consécutive — tout de même ! – le titre de meilleur moteur dans la catégorie 1.4-1.8 litre.
L’article fait également référence aux constructeurs étrangers qui fabriquent des moteurs en France, généralement parce qu’ils ont acquis jadis des fabricants tricolores. C’est le cas de Volvo qui a racheté Renault VI ou encore Man qui a repris la branche mécanique — moteurs de bateaux, de centrales électriques… — d’Alsthom-Atlantique en 1986. On peut également ajouter Iveco qui fabrique ses moteurs Cursor 8 pour bus, autocars et camions en France, en Bourgogne.
Silencieux et non polluant, le moteur électrique est aussi une spécialité hexagonale, celle de Leroy-Somer en l’occurrence, une entreprise implantée à Angoulême. C’est d’ailleurs grâce à ses moteurs made in Charente que les Autolib sillonnent les rues de Paris. Quant au « petit » Selni, qui vient de reprendre l’usine Electrolux de Revin, il fabrique les moteurs de lave-linge les plus économes en eau du marché…

Moteurs à propulsion solide d'Ariane 5. © Safran-Herakles

Moteurs à propulsion solide d’Ariane 5. © Safran-Herakles

Loin des routes et encore davantage des cuisines ou des salles bain, les moteurs à propergol solide fabriqués par Herakles, une filiale de Safran, équipent des missiles et les lanceurs spatiaux Ariane 5 et Vega (en partenariat avec l’Italien Avio). CFM International, une autre filiale de Safran à parité avec General Electric, est quant à elle devenue le premier fabricant mondial de moteurs d’avions de ligne. Au cours de la décennie écoulée, CFM a ainsi équipé plus de la moitiés des appareils commandés. Et cette proportion a toutes les chances de progresser encore avec le nouveau moteur Leap, qui va équiper tous les prochains Boeing 737, certains Airbus A 320 Néo et même des Comac C919 chinois.
Snecma, encore une autre filiale de Safran, a récemment dévoilé le Silvercrest, un tout nouveau moteur qui équipera dans un proche avenir le Dassault Falcon 5X, mais aussi le Citation Longitude, produit par l’Américain Cessna. Jusqu’à présent, seul les Etats-Unis fabriquaient des moteurs pour l’aviation d’affaires et les jets privés.

Le Silvercrest de Snecma, moteur made in France pour avion d'affaires.

Le nouveau Snecma Silvercrest a déjà été choisi par Dassault-Falcon et Cessna. © Safran

Du côté des avions de combat, c’est également Snecma qui fabrique seul le M88, réacteur dont le Rafale est équipé. L’Allemand MTU, l’Anglais Rolls-Royce, l’Espagnol ITP et l’Italien Avio Aero ont quant à eux dû s’associer pour concevoir et fabriquer le réacteur de l’Eurofigher.
Turbomeca, toujours une filiale de Safran, a de son côté été préféré à Pratt&Whitney pour animer le H160, nouvel hélicoptère qu’Airbus présenté lors de l’Heli-Expo d’Orlando, le 3 mars dernier. Ce choix d’Airbus ne doit rien au hasard puisque l’Anglo-Italien AgustaWestland, les Américains Bell Helicopter et Sikorsky, le Chinois AVIC, l’Indien Hindustan Aeronautics Ltd (HAL) ou encore Russian Helicopters ont déjà, eux aussi, choisi des turbines fabriquées en France par Turbomeca pour faire voler certains de leurs appareils.

Le futur Airbus H160 sera équipé d'une turbine Arrano Turbomeca made in France. © Airbus Helicopter

Turbomeca équipe les hélicoptères du monde entier. Ici, le futur Airbus H 160. © Airbus Helicopter

Bref, qu’il s’agisse de faire tourner un lave-linge, rouler une voiture ou décoller une fusée, l’Hexagone semble bien être une terre d’excellence pour les motorisations en tout genre. Celles et ceux qui imaginent, conçoivent, développent et fabriquent ces moteurs en France prouvent en tout cas que l’Hexagone, aussi petit et déclinant soit-il, dispose encore de compétences rares et précieuses. Des compétences que peu peuvent finalement revendiquer.

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