L’Hexagone est plus réputé pour sa gastronomie que pour son matériel électronique. Est-ce la raison pour laquelle les créateurs de Qooq ont décidé de lancer, il y a deux ans, la première tablette tactile pensée pour la cuisine ? Sans doute, car en plus d’être un livre de cuisine électronique — 200 recettes gratuites et 3 500 sur abonnement — et d’être taillée pour supporter sans broncher les dangers de l’évier et du fourneau (projections d’eau ou de graisse, chaleur, vapeur, etc.), la Qooq fait très bien ce que font les autres tablettes…
Pour la différencier de ses concurrentes, les créateurs de la Qooq ont donc choisi une niche, qui résume à elle seule les savoir-faire hexagonaux : la douceur de vivre et la bonne chère d’un côté, la technologie — symbolisée par les sempiternels TGV, Ariane, Airbus, etc. — de l’autre.
Pour mieux concilier encore ces deux spécialités, ils ont récemment choisi de délocaliser. Mais une fois n’est pas coutume, à l’envers. Confiée à la Chine depuis l’origine, la fabrication vient en effet d’être transférée en France. Au revoir Shenzhen, bonjour Montceau-les-Mines ! Depuis le 27 octobre 2011, les tablettes Qooq sont fabriquées dans l’usine bourguignonne d’Eolane, un des principaux sous-traitants industriels français. Selon Jean-Yves Hepp, le dirigeant de l’entreprise, il est économiquement plus intéressant de produire dans l’Hexagone que de le faire à plusieurs milliers de kilomètres pour rapatrier ensuite. En outre, affirme-t-il, Qooq n’est pas seulement assemblée en France, l’entreprise faisant appel à nombre de fournisseurs français, ou à défaut européens.
Finalement, et puisque que les éditeurs confient fréquemment l’impression de leurs ouvrages papier à des entreprises de pays lointains, peut-être sera-t-il bientôt plus responsable de cuisiner avec une tablette tactile qu’avec un traditionnel livre de cuisine. Et puis, pendant que ça mijote, il sera toujours possible d’écouter de la musique, de répondre à ses mails ou de suivre sur Internet l’évolution du prochain France—Nouvelle-Zélande de rugby.
Qooq : tablette made in France pour faire la cuisine
.
.
Attention, la version 3 n’est plus du tout fabriquée en France. Quand j’ai posé la question à l’entreprise, ils attendent de transférer désormais la production au Creusot, après avoir délocalisé de Montceau en Chine et s’être associés à un leader mondial (suite à un différent avec la première entreprise). En gros il devrait y avoir un transfert de technologies en l’Asie et la France pour cette production de tablettes…mais quand ?? Normalement cela devait se faire début 2015, nous sommes fin 2015…
Enfin de l’électronique Made in France…
Marre de voir sur tous les produits High tech: « designed in EU/ Japan/ USA ; Made in China/ Thailand/ Malaysia/…Les industriels jouent sur les mots pour tromper le consommateur et se vantent de choses qui vont de soi. Selon eux le lieu de fabrication n’a plus d’impact sur la qualité des produits, c’est loin d’être le cas, il s’agit simplement d’une excuse de plus pour aller produire dans les pays à bas-coût. Ils détruisent des emplois, profitent du dumping social et environnemental pour polluer et exploiter les ressources humaines et naturelles. Et une fois que tout est épuisé, ils vont ailleurs…seulement voilà, un jour il n’y aura plus de « ailleurs » et c’est peut être seulement à ce moment là qu’ils se rendront compte de leurs « erreurs ». Nous avons eu droit d’abord au Fabriqué en France, puis au Fabriqué en Roumanie, puis Fabriqué en Tunisie, puis Fabriqué au Mexique, puis Fabriqué au Brésil, puis Fabriqué en Chine, puis Fabriqué au Vietnam, puis Fabriqué au Bangladesh…et après? Probablement Fabriqué au Nigeria ou en Éthiopie…et pourquoi pas Fabriqué sur Saturne, un jour? Dommage…
Tout ça pour dire que le fait que Qooq produise en France (et ne se contente pas d’assembler) est vraiment une bonne chose et mérite d’être encouragé même si cela semble provenir de raisons plutôt économiques qu’éthiques ou patriotiques.