© DS Automobiles

Deux véhicules vont en 2018 marquer le début de l’offensive des constructeurs français sur le très germanique créneau premium.
Ce n’est pas la première fois que les entreprises tricolores essaient de timides incursions dans le haut de gamme, mais les tentatives passées ont toujours été faites à demi et dans le cadre de marques grand public. Avec Alpine et DS, Renault et PSA semblent cette fois se donner les moyens de leur ambitions, en faisant pour l’un revivre une marque légendaire disparue depuis un quart de siècle, en créant pour l’autre une toute nouvelle marque.
Le SUV DS 7 Crossback, qui sera commercialisé prochainement, est le premier véhicule 100 % DS. Il ne s’agit pas en effet d’une déclinaison luxe d’un modèle Citroën, mais d’un tout nouveau véhicule, propre à DS. Certes il est repose sur une base commune PSA, mais après tout les Audi et autres Porsche ne font-elles pas plate-formes communes avec Volkswagen, Seat ou Skoda ?
Une fois n’est pas coutume, la presse et les professionnels reconnaissent le travail accompli et la qualité des produits proposés. Ils n’hésitent même plus à faire la comparaison avec Audi, BMW, Mercedes, Volvo, Land-Rover ou Jaguar.
Il suffit ainsi de lire la prose consacrée au DS 7 Crossback par les médias spécialisés outre-Manche, rarement francophiles, pour comprendre qu’il se passe quelque chose. Le SUV français obtient en effet des notes et des appréciations équivalentes, voire supérieures à celles de ses prestigieux concurrents.

© Alpine Cars

C’est encore plus flagrant avec la toute nouvelle Alpine A 110 unanimement encensée. A l’heure du bilan, la petite voiture bleue fait en effet mieux que l’Audi TT Coupé, la Lotus Elise, l’Alfa Roméo 4C et même la Porsches 718 Cayman. L’un des points forts de ces deux modèles est leur sobriété et leurs émissions polluantes très inférieures. Des performances en ligne avec l’ambition des deux constructeurs : alors que Renault dispose déjà de la gamme électrique la plus large du marché, les dirigeants de PSA veulent en effet proposer très rapidement des versions et modèles hybrides et électriques. Hier encore champions du diesel, ils semblent aujourd’hui décidés à tourner la page et à passer véritablement à l’électricité. La toute récente décision de PSA de créer une coentreprise de fabrication de moteurs électriques avec Leroy-Somer/Nidec va dans ce sens.
Les marques haut et gamme et luxe made in France — à Dieppe pour l’Alpine, à Mulhouse pour la DS 7 Crossback— trouveront-elles pour autant leur place sur un marché verrouillé par les spécialistes allemands ? Pas sûr, car même si elles sont cette fois « au niveau », ce sera de toute façon aux acheteurs, en l’occurrence très aisés, de décider. S’en tiendront-ils au conservatisme, au conformisme habituel ou feront-ils au contraire preuve d’originalité et d’audace ?

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