La tour Danube, à Strasbourg, est le premier immeuble d’habitations à énergie positive au monde. © Elithis

Les tours sont laides, froides, inhumaines. Elle font de l’ombre à leur environnement et sont des gouffres énergétiques, de véritables hérésies écologiques. Tels sont quelques-uns des arguments que citent les élus et les riverains qui s’opposent à leur construction.
Si les aspects esthétiques sont une simple histoire de goûts, l’aspect écologique devrait en revanche ne souffrir aucune discussion. Pourtant la tour Elithis, inaugurée à Dijon en 2009, a prouvé qu’un tel immeuble pouvait être écologique. Ce bâtiment de bureaux et de commerces, haut de 10 étages, est en effet le premier au monde à produire plus d’énergie qu’il n’en consomme.
Cette performance est désormais renouvelée à Strasbourg par la tour Danube, livrée également par Elithis, début 2018. Grâce aux solutions adoptées par cette entreprise française de conseil et d’ingénierie du bâtiment, cette nouvelle tour de 17 étages, qui abrite notamment 63 appartements, est elle aussi productrice nette d’électricité. Il s’agit d’une autre première mondiale, mais cette fois pour un immeuble d’habitations.
Panneaux photovoltaïques, isolation renforcée, orientation et forme permettent en effet de réduire la consommation énergétique au minimum. Les façades au sud et à l’est sont ainsi recouvertes de baies vitrées et de panneaux solaires, tandis que le côté nord, qui dessine une arête pour offrir moins de prise au vent, est totalement dépourvu de façade. Résultat, la facture de ses habitants ne dépasse pas 80 euros par an pour l’électricité, l’eau chaude et le chauffage. A titre indicatif, une facture analogue s’élève à 1 700 euros en moyenne en France. Mieux : les habitants particulièrement vertueux peuvent même recevoir des primes, payées en stück, une monnaie strasbourgeoise qui ne peut être utilisée que chez les commerçants locaux. Pour les aider à optimiser leur consommation, un coach virtuel leur indique, via une appli, quand il est préférable d’ouvrir les fenêtres, de fermer les stores, de dégivrer le congélateur, etc. Quant à d’électricité produite par la tour qui n’est pas consommée sur place, elle est vendue à EDF, qui la revend ensuite à ses clients qui habitent des logement plus gourmands.
Très bien. Mais à combien s’élève le surcoût de construction d’un bâtiment aussi exemplaire ? Selon Elithis, ce surcoût est nul. Construire la tour Danube ne revient pas plus cher que de bâtir son équivalent, banal et énergivore.
L’écologie dans le bâtiment ne serait donc pas une histoire de gros sous, mais plutôt de volonté, de conviction et d’imagination ?

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