Le 21e siècle est celui de la communication généralisée, des échanges à très hauts débits, de la transmission de données à tout-va, de la haute définition, voire de l’ultra-haute !, de la fibre optique, etc. Une époque bénie pour les équipementiers, les fabricants de câbles notamment.
Bien au contraire si l’on en croit le nouveau plan de licenciements annoncé Nexans, un des principaux acteurs mondiaux de la spécialité. Le groupe français prévoit en effet la suppression de 939 emplois, parmi lesquels 158 en France. En 2015, l’entreprise s’était déjà séparé de 478 salariés, dont 224 dans l’Hexagone. Objectifs du groupe, qui compte 25 000 salariés dans le monde, (2 800 en France) : s’alléger, devenir plus agile, restaurer sa compétitivité et, sans doute, satisfaire ses actionnaires. Un tendance à l’œuvre dans de nombreux groupes, à l’image de General Electric, qui compte également réduire ses effectifs tricolores (150 emplois supprimés à Belfort).
Les actionnaires d’Acome, un autre fabricant de câbles, ce sont ses salariés. Il s’agit en effet de la première Scop (Société coopérative ouvrière de production) française, fondée en 1932. L’Association Coopérative d’Ouvriers en Matériel Electrique — ACOME donc — emploie 1 800 personnes, dont 1000 en Normandie. En plus des ses usines tricolores, Acome compte deux sites de production en Chine et un autre au Brésil. Mais comme le précise l’entreprise, elles sont toutes les trois destinées à fournir exclusivement les marchés locaux et non à concurrencer les unités normandes. Alors que les effectifs dans l’industrie du câble ont été divisés par deux en vingt ans, « Acome est le seul industriel qui investit dans les compétences et la formation et crée durablement des emplois« , expliquent le service communication de l’entreprise. Pour preuve : Acome prévoit l’embauche de 120 personnes en CDI sur le site de Mortain, dans la Manche.
Peut-être cette coopérative pourrait-elle ouvrir ses portes à celles et ceux qui, chez Nexans, n’auront bientôt plus de travail…