Les montres françaises ont toutes — ou presque — un point en commun : elles sont équipées de mouvements importés, de Suisse ou d’Asie. Un fait qui d’ailleurs n’est pas spécifiquement tricolore.
Ce « métissage » n’enlève rien cependant à la renaissance, certes modeste, de l’horlogerie hexagonale. L’exemple le plus emblématique est celui de Lip, marque qui a elle seule symbolise l’histoire — elle existe officiellement depuis 1908 —, le savoir-faire, les luttes sociales et la fermeture d’usines. Les ventes de montres Lip — en majorité, mais pas seulement, des rééditions de modèles des années 1930, 1950, 1960 et 1970 — dépassent aujourd’hui les attentes de leur nouveau fabricant, qui doit s’agrandir pour faire face à la demande. Moins ancienne — fondation en 1948 —, Yema bénéficie elle aussi d’une image forte et toujours vivace au sein de la population française. Comme Lip, Yema propose des modèles vintage remis au goût du jour, mais positionnés plus haut de gamme, plus sport et exclusivement pour homme. Les plus chers sont ainsi équipés de mouvements mécaniques suisses de chez ETA, tandis que d’autres sont animés par un mouvement élaboré en interne — au sein du groupe Ambre —, à partir de pièces chinoises. Jaz, autre marque horlogère française autrefois renommée, a elle aussi refait surface récemment. Et comme les Lip et les Yema, les montres Jaz sont assemblées en France.
Plus haut de gamme, la marque Pequignet propose elle aussi un calibre — véritablement — maison, le Royal, qui n’est implanté cependant que dans quelques modèles. Tous les autres abritent des mécaniques ou des quartz japonais ou suisses. Difficile en revanche de connaître l’origine du « cœur » des montres Michel Herbelin ou Pierre Lannier, deux autres marques françaises déjà anciennes, qui assemblent elles aussi dans l’Hexagone… Arrivée beaucoup plus récemment sur le marché, March LA.B propose des garde-temps — comme disent les spécialistes — moins classiques et facilement reconnaissables, grâce à leur couleur vives. Animées elles aussi par des mouvements japonais ou suisses, les montres March LA.B made in France ont très rapidement trouvé leur clientèle.
Pour finir un petit nouveau, Gustave & Cie, qui propose un seul modèle, de montres, assemblé dans l’Hexagone et muni d’une une seule aiguille. Cette montre donne pourtant parfaitement l’heure — mouvement suisse Ronda — et peut même faire office de boussole. Bref, si le temps s’était arrêté pour l’horlogerie française il y a quelques dizaines d’années, il semble bien avoir repris son cours aujourd’hui.
Je suis surpris de ne pas voir dans cet article les montres Routine :
https://www.routine.fr/
Seuls montres avec le Label Origine France Garantie. Où toutes les pièces sont françaises, mis à part le mouvement (pour l’instant ?) qui est assez compliqué comme le montre votre article.
A ma connaissance, c’est la seule marque qui ne fait pas uniquement de la conception et de l’assemblage et en France pour mettre un tampOn “Made in France”. Cette marque est récente (2018) mais avec une vraie volonté de relocalisation.