Le vélo à assistance électrique Angell est dessiné, développé et fabriqué en France.
© Angell

Il s’appelle Angell et s’il a deux « l », il a surtout deux roues. Il s’agit en effet d’un vélo, plus précisément un VAE, un vélo à assistance électrique. Malgré la consonance de son nom, Angell est français et il devrait bientôt sillonner les rues et les routes de l’Hexagone. Il est en effet d’ores et déjà en précommande pourra être livré dès le mois de mai prochain. Angell n’est pas un VAE comme les autres. Son créateur — Marc Simoncini, entrepreneur et business angel, fondateur notamment de Meetic et de Sensee — entend faire de lui l’iphone des vélos électriques. Il entend également s’imposer et devenir le numéro 1 sur ce segment.
Pour ce faire, Angell dispose d’arguments : il est beau — dessiné par Ora ïto —, léger, endurant et très technologique. Il peut en effet gérer seul le verrouillage-déverrouillage, l’autonomie, le GPS, l’assistance électrique, informer sur la circulation, la météo, etc. Toutes ces fonctionnalités numériques sont réunies sur un écran tactile intégré au guidon et pilotées par une appli maison.
Angell veille également sur la santé de son propriétaire en lui indiquant où se trouvent d’éventuels bouchons, quel est le niveau de pollution et quel chemin emprunter pour ne pas prendre trop de gaz d’échappement dans les bronches.


Circuler sans nuire aux hommes ni à l’environnement

La catastrophe sanitaire qui frappe le monde aujourd’hui et les restrictions de circulation qu’elle impose met en évidence à quel point l’automobile est un fléau en ville. Quelques jours seulement ont suffi pour que le ciel s’éclaircisse, que la qualité de l’air s’améliore et, donc, que les habitants respirent. Les Français citadins ne sont bien sûr pas les seuls à faire ce constat. Ainsi, les habitants des villes du nord de l’Inde distinguent clairement aujourd’hui la chaîne de l’Himalaya, distante de 200 kilomètres environ. Une première depuis trente ans. D’ordinaire, la pollution recouvre et masque tout. Il suffit désormais qu’un véhicule esseulé passe dans une rue pour que l’on sente, très distinctement, l’odeur des gaz d’échappement. D’habitude, notre odorat « n’y prête » même plus attention… Le même phénomène se produit avec le bruit : le moteur d’une seule voiture, d’un seul deux-roues à moteur couvre le son des voix et le chant des oiseaux, qui n’ont jamais été aussi présents. Et puis il y a l’espace. Hommes, femmes et enfants peuvent marcher où bon leur semble, y compris au milieu de la rue, sans risquer de se faire renverser par un automobiliste un peu trop pressé. Ils doivent néanmoins faire attention aux vélos ou aux véhicules électriques qui circulent proprement et en silence.


Vélo à assistance électrique élégant et high-tech, Angell est conçu et assemblé en France.
La batterie amovible pèse seulement 2 kilos et peut être rechargée en deux heures. Elle intègre en outre lumière, feu stop et clignotants. © Angell


Beau, léger et performant

L’Angell est quant à lui pensé et fabriqué pour s’intégrer à la ville, sans nuire ni déranger. Son autonomie de 70 kilomètres est très largement suffisante pour les déplacements urbains ; sa batterie amovible peut être rechargée sur une prise classique en deux heures seulement ; grâce à son poids plume — un peu plus de 13 kilos —, on peut même le monter chez soi sans trop de difficulté. Ses concurrents pèsent en moyenne une bonne dizaine de kilos de plus. Ce faible poids est notamment le fait de la batterie, de seulement 2 kilos, et du cadre en aluminium et carbon. L’une et l’autre ont été élaborés et sont fabriqués en France. L’éclairage, intégré au guidon à l’avant et à la batterie à l’arrière — avec feu stop et clignotants ! —, a été spécialement développé par le Hollandais Spanninga, qui dispose d’un site de production à Nantua, dans l’Ain. Le moteur et un certain nombre d’autres composants sont en revanche importés d’Asie. Quant à l’assemblage final, il est également assuré dans l’Hexagone.
Les jeunes générations — les citadines plus que les autres, sans doute… — n’aspirent pas comme les précédentes à passer leur permis de conduire dès leur 18 ans. L’auto ne les fait plus rêver. La voiture à explosion est bruyante, elle pue, elle tue, elle coûte une fortune, elle tombe en panne, elle encombre les villes. Elle génère du stress, de l’énervement et de la violence. Quant au pétrole, il est à l’origine de guerres depuis et de malheurs depuis des dizaines d’années. L’automobile est le symbole de l’industrie du 19e siècle, qui elle aussi fumait, polluait, assourdissait, défigurait les villes et les campagnes, tuait nombre d’ouvriers, en estropiait beaucoup d’autres. C’est une invention d’une autre époque. Il est temps de tourner la page.
D’aucuns diront, sans doute, que le vélo est au moins aussi vieux. Certes, mais lui n’a pas pris une ride et ses externalités négatives sont nulles. Surtout, il demeure l’outil idéal pour circuler en ville, à côté des transports en commun et des autres modes de circulation douce. Élégant, performant, dépouillé et pourtant technologique, propre et produit localement, le nouvel et bel Angell en est le plus parfait exemple.