Les biporteurs haut de gamme Douze Cycles sont conçus, dessinés et assemblés en France, en Bourgogne. © Douze Cycles

Depuis nombre d’années, Danois et Hollandais transportent à vélo enfants, provisions, bagages et Dieu sait quoi encore. Pas difficile, diront certains, quand on habite de petits pays plats ! Peut-être. Pour autant, l’arrivée de la motorisation sur les vélos élargit considérablement le terrain de jeu des deux-roues dits cargos. Avec l’assistance électrique, distances et reliefs sont en effet beaucoup moins rédhibitoires. Et puis qu’on le veuille on non, les jours de la voiture en ville semblent comptés, comme témoignent les résultats des dernières élections municipales. Délires de bobos, disent certains ; très forte abstention avancent pour d’autres… Peut-être, ou peut-être pas. Ni les bobos ni l’abstention ne sont des nouveautés, contrairement au récent triomphe des « écolos ». Et lorsque les nouveaux élus de Marseille, Lyon, Bordeaux, Strasbourg, Grenoble, Poitiers, Tours, Besançon, sans oublier Paris — où les représentants socialistes et Verts travaillent ensemble depuis des années —, auront chassé l’auto des centres-villes, il faudra bien s’adapter. Et ce qu’on se réjouisse ou que l’on déplore cette éviction…
Il y a peu, les principaux fabricants de vélos cargos, ces étonnants deux ou trois-roues qui permettent peu ou prou de remplacer la voiture, étaient donc implantés au Danemark et aux Pays-Bas. Des pays qui, ni l’un ni l’autre, ne sont à plaindre économiquement. Si leurs habitants ont choisi de privilégier le vélo à la voiture, ce n’est pas faute de moyens financiers, mais par choix. Et aussi parce que les autorités les y ont obligés, il y a plusieurs dizaines d’années. N’oublions qu’au début des années 1970, Amsterdam souffrait aussi de la pollution automobile…

Nihola, précurseur danois, fait fabriquer en France ses triporteurs vendus dans l’Hexagone et en Espagne. © Nihola

D’autres fabricants ont depuis fait leur apparition. En France, les premiers pas ont été ceux de Nihola, une entreprise danoise qui a décidé d’y faire assembler ses modèles vendus dans l’Hexagone. Depuis, d’autres acteurs sont apparus, qui conçoivent et assemblent aussi leurs machines dans l’Hexagone.
C’est le cas par exemple de Douze Cycles, qui propose des biporteurs que l’on peut personnaliser selon que l’on veut transporter de la marchandise, des enfants, etc. Ces biporteurs sont, au choix, avec ou sans assistance électrique. Originalité maison : la possibilité de dissocier l’avant et l’arrière du vélo, en quelques minutes, pour faciliter son transport ou son rangement. Tous les modèles de Douze Cycles sont assemblés en France, entre Beaune et Dijon.
Le Danois Nihola, sus-mentionné, commercialise quant à lui des triporteurs, avec ou sans assistance électrique. Ces modèles, très stables, sont particulièrement adaptés aux personnes âgées ou à mobilité réduite. La majorité des composants de ces véhicules sont « usinés ou confectionnés en Loire-Atlantique et en Vendée. L’assemblage final est réalisé à Couëron (44).

Les transporteurs imaginés et fabriqués en Haute-Savoie par Oklö ressemblent davantage à des vélos traditionnels… © Oklö

Un des obstacles à l’utilisation de ces engins peut être le prix, même s’ils coûtent incomparablement moins cher à l’achat et à l’usage qu’une voiture ou qu’un scooter. Leur encombrement peut également refroidir des bonnes volontés.
Les fondateurs d’Oklö, une autre marque française, en ont conscience et ont développé un modèle au gabarit réduit. Les cargos Oklö se présentent en effet davantage comme des vélos traditionnels, mais renforcés, sur lesquels sont implantés des dispositifs qui permettent le transport de marchandises ou d’enfants. Électrique ou non, ces vélos pas comme les autres sont conçus, designés et assemblés en Haute-Savoie. Moins chers que les « maxi-cargos », les biporteurs Oklö nécessitent cependant un investissement non négligeable.

Joker Bike a développé Joker Mini, une fourche-porteur adaptable sur n’importe quel vélo traditionnel. © Joker Bike.

Pour diminuer encore la facture, les fondateurs de Joker Bike ont développé un système, le Joker Mini, qui permet d’adapter un avant de vélo porteur sur un vélo traditionnel. Il suffit pour ce faire de remplacer la fourche initiale par le Joker Mini. Celui-ci est compatible avec la majorité des vélos de ville, des VTT, des VTC, qu’ils soient électriques ou non. Le Joker Mini est développé et fabriqué en France, lui aussi en région Auvergne-Rhône-Alpes. Et, forcément, son prix de vente est beaucoup plus abordable.