Une fois programmés, le petits robots Naïo Technologies désherbent et binent, tranquillement, sans gazole ni pesticide.

Une des conséquences potentielles de la disparition du glyphosate serait un recours accru au désherbage mécanique, donc aux engins motorisés. Pour les défenseurs de l’herbicide, ce serait contre productif, puisque cela signifierait entre autres un usage plus important des engins agricoles, tracteurs en tête. Résultats : une augmentation de la pollution atmosphérique et un coût supplémentaire important pour les agriculteurs. Les tracteurs agricoles sont au fil du temps devenus des monstres de plusieurs tonnes, qui assourdissent, polluent, compactent et écrasent tout sur leur passage. Il existe certes des modèles plus raisonnables pour les petites exploitations, mais ils restent coûteux, bruyants et polluants.
De jeunes pousses tricolores développent des solutions pour qu’il ne soit pas pas nécessaire de faire la part belle aux au moteur à explosion pour se débarrasser du glyphosate et des autres produits phytosanitaires.

Coccinelles, phéromones et robots

M2i Life Science est ainsi un acteur majeur du biocontrôle, une technique qui consiste à protéger les plantes — c’est le biocontrôle végétal — ou les animaux — le bicontrôle animal — par des moyens naturels. Elle est notamment spécialisée dans la mise au point, la fabrication dans l’Hexagone et la commercialisation de phéromones, qui permettent de remplacer les insecticides traditionnels. L’Hexagone est un des leaders mondiaux du biocontrôle et exportent ses savoir-faire dans le monde entier.
La société Naïo Technologies a quant à elle inventé des petits engins électriques autonomes, des robots agricoles qui, une fois programmés, travaillent tout seuls, « comme des grands ». Ils binent et désherbent en silence, en douceur et avec précision entre les rangs de légumes ou les pieds de vigne. Cela sans une seule goutte de pétrole ni de produits chimiques, sans martyriser la terre en profondeur ni détruire l’écosystème qu’elle devrait abriter. Pendant qu’Oz, Dino et Ted — les trois modèles de robots — sont à pied d’œuvre, les agriculteurs peuvent se consacrer à une autre activité. Formation et assistance sont assurées par les équipes de la petite entreprise toulousaine, qui exporte désormais ses machines made in France dans le monde entier.
Pour celles et ceux que la technologie rebute ou qui considèrent que travailler la terre est leur mission et pas celle de robots autonomes, il existe une autre option : le tracteur électrique.

Les tracteurs électriques de l’Auvergnant Sabi-Agri travaillent de 8 à 10 heures pour quelques euros. Quant à leurs batteries, elles se rechargent à 100 % en 1,5 heure.

Des tracteurs performants, silencieux et non polluants

Sabi Agri a en effet mis au point des machines agricoles qui nécessitent un conducteur, mais pas de pétrole. Il s’agit de véhicules incomparablement plus petits et légers que les habituels tracteurs. À la fois rustique, dépouillé et high-tech, un tracteur Sabi Agri coûte à l’achat le même prix qu’un tracteur thermique. Mais alors que celui-ci exige chaque jour plusieurs dizaines de litres de gazole pour fonctionner, pour casser les oreilles et encrasser les poumons de son conducteur et des riverains, celui-là dispose d’une autonomie silencieuse et non polluante d’une dizaine d’heures. Et il suffit d’une heure et demie environ pour recharger totalement ses batteries. Ces tracteurs électriques, à deux ou quatre roues motrices, accomplissent les mêmes tâches que les « gros », mais avec délicatesse et respect de l’environnement.
La mécanisation des campagnes et le développement des produits phytosanitaires avaient en partie pour objectif de trouver des débouchés aux engins militaires et aux produits chimiques fabriqués au cours de la Seconde Guerre mondiale. Il s’agissait de recycler des « produits » conçus à l’origine à des fins ni amicales ni nourricières.
Ce conflit est terminé depuis trois quarts de siècle. Peut-être le moment est-il venu de changer d’ère ?