Le premier champ d’éoliennes offshores français prend forme au large de Saint-Nazaire, Pornichet, La Baule, Le Croisic…

L’éolien offshore tricolore vient de franchir une étape importante : la sous-station du parc éolien de Saint-Nazaire est en mer. Une grande première alors que l’Hexagone a accumulé les retards par rapport à ses voisins. Nombre d’entre eux exploitent déjà plusieurs parcs éoliens et produisent ainsi de l’électricité décarbonée.
En France, les recours successifs déposés par des riverains, des pêcheurs ou des associations diverses ont considérablement retardé la concrétisation des différents projets. Parmi ces associations, certaines défendent le paysage, d’autres l’environnement — tout en soutenant le nucléaire — d’autres encore, en Normandie, veulent préserver les épaves des bateaux échoués lors du débarquement de juin 1944.

Du vent et rien d’autre

Le parc éolien de Saint-Nazaire semble à présent sur la bonne voie — pour ses promoteurs, pas pour ses détracteurs de La Baule ou de Pornichet — et les travaux de construction progressent désormais.
Fabriquée à Saint-Nazaire par les Chantiers de l’Atlantique, la sous-station électrique a ainsi été posée sur ses quatre fondations, le soir du 18 août 2021.
Lorsque les 80 éoliennes seront installées — 19 fondations ont déjà été implantées — et opérationnelles, l’électricité qu’elles produiront sera « centralisée » par cette même sous-station, qui l’acheminera ensuite sur le continent. De l’électricité produite sans énergie fossile, grâce au seul vent. Une ressource locale, abondante et inépuisable.

La sous-station électrique est fabriquée par les Chantiers de l’Atlantique, à Saint-Nazaire. © Chantiers de l’Atlantique


Un peu partout en France, des hommes et des femmes attendent que les derniers recours et autres blocages soient levés pour pouvoir « se mettre au travail » et bâtir les différents champs éoliens offshores au large de l’Hexagone.

Fabrication en grande partie française

Ce sont ainsi deux usines françaises — en Bretagne et en Bourgogne — de l’Italien Prysmian Group qui fabriquent les câbles sous-marins qui relieront les éoliennes à la sous-station.
Les turbines et les nacelles des éoliennes Haliade X* prennent forme à proximité du site, les immenses pâles en Normandie. C’est en effet l’usine General Electric (GE) de Montoir-de-Bretagne qui assemble les premières, celle de LM Wind Power (filiale danoise de GE) les secondes, à Cherbourg. Les mâts sont importés d’Espagne, tandis que les fondations sont produites aux Pays-Bas, par le Français Eiffage.

Les turbines et nacelles des éoliennes sont fabriquées par General Electric, à Montoir-de-Bretagne. © GE

Implantées à 12 kilomètres des côtes, sur 78 km2, les éoliennes offshores made in France du parc de Saint-Nazaire produiront à terme suffisamment d’électricité pour approvisionner 20 % de la population de Loire-Atlantique.
Et si tout se passe comme prévu, elles devraient commencer à le faire au printemps 2022.