C’est aujourd’hui, vendredi 12 février 2010*, que le Tribunal de commerce de Clermont-Ferrand décide de la vie ou de la mort de la Moto Gima et de l’entreprise qui la fabrique, GB Méca. La Gima est une superbe moto 125 cm3 tout droit sortie des années cinquante. La version 2010 de cette machine est en effet la reproduction exacte de son ancêtre, avec les améliorations techniques — allumage électronique, freinage, éclairage, pièces mécaniques taillées dans la masse, etc. — et les normes de sécurité en vigueur aujourd’hui. L’intégralité de la Gima est fabriquée en Auvergne, et c’est sans doute là que la bat blesse. Il semblerait en effet que la moto et le concept intéressent des investisseurs, mais à condition que la fabrication soit délocalisée. Le patron de l’entreprise et père du projet, M. Hilario Gonzales, s’y refuse. Il entend au contraire embaucher à terme une dizaines de personnes.
Plus de 150 acheteurs ont déjà commandé leur Gima, et certains attendent depuis trop longtemps déjà ce pour quoi ils ont payé. La moto est aujourd’hui au point, elle est homologuée et il ne reste plus qu’à la fabriquer. Pour cela, l’entreprise GB Méca a besoin d’un prêt bancaire. Mais les banques ne semblent pas prêtes à bourse délier. Trop risqué sans doute… Et pour nombre de banquiers — pas pour tous —, le risque est ce qu’il faut fuir avant tout. Sauf sur le marché des produits financiers, peut-être…
En attendant que le Tribunal de commerce ne se prononce, M. Hilario Gonzales a entamé une grève de la faim, il y a plus d’une semaine.
Ce serait affligeant et triste, mais même pas surprenant, que la Moto Gima meurt avant d’être née. Révoltant si ceux qui ne manquent pas d’argent, mais de projets et d’idées, n’avaient plus qu’à se baisser pour cueillir le fruit un fois tombé.
Pour le faire pousser ailleurs, où sa culture serait tellement plus simple et rentable.

*Décision finalement reportée au 19 février 2010.

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