La moustache, il y a ses adeptes et ses détracteurs. C’est vrai pour les poils, ça l’est aussi pour les guidons de vélos. Ainsi, les férus de VTT ou de fixies ne jurent que par les cintres droits, courts, réduits à leur plus simple expression. D’autres au contraire aiment rouler les mains posées sur un large guidon recourbé, le dos droit, la tête haute, le nez au vent. La performance et le dépouillement d’un côté, le confort de l’autre…
Chez Moustache, on a choisi son camp. Aux vélos à pignon fixe, sans vitesse, sans frein, sans porte-bagage ni garde-boue, bref sans rien, on préfère en effet les pneus larges, les transmissions multiples et perfectionnées, les freins à disque et, surtout, les moteurs et les batteries. Cette nouvelle marque implantée dans les Vosges ne crée et ne fabrique en effet que des vélos à assistance électrique. Et pas n’importe quelle assistance : l’e-bike, de Bosch, développé puis un temps produit en Normandie — mais désormais fabriqué en Europe de l’Est. Cette électrification peut être couplée, selon les modèles, à un dérailleur traditionnel ou à l’étonnante technologie Nuvinci, qui fonctionne grâce à « des billes mobiles, en rotation et en inclinaison, positionnées entre deux disques ». Un système qui permet de changer d’allure en permanence et en douceur, sans véritablement changer de rapports, comme on le fait avec les vitesses traditionnelles.
Le catalogue propose quatre Moustache différents. Le premier, baptisé « Lundi 26 », est de ceux que l’on aime enfourcher en début de semaine : il est massif, solide, rassurant et confortable avec son guidon haut et recourbé, son cadre « carré », ses gros pneus — qui permettent de se passer de suspension —, son phare avant intégré au cadre, etc. Comme tous les autres modèles, il est proposé en noir ou en blanc. Le Friday 26 est plus sportif, plus dépouillé, et se rapproche, physiquement parlant, d’un VTT dessiné pour arpenter les rues des villes, confortablement appuyé sur un guidon confort. Son cousin, le Samedi 26, est davantage taillé pour les balades musclées en sous-bois ou sur les chemins cahoteux de campagne. Enfin, le svelte VTC Samedi 28, perché sur ses roues de 28 pouces, est bâti pour avaler rapidement les kilomètres, en ville comme en dehors.
Et n’oublions pas le Mercredi 12, une élégante draisienne tout alu, qui permettra aux tout petits de faire leurs premiers tours de roues, sans stabilisateur…
L’occasion s’est déjà présentée de croiser une paire de Moustache… Le premier, un Lundi 26 blanc, traversait rapidement un carrefour. Impossible de savoir quel était cet Ovni… Un lecteur de La Fabrique hexagonale nous a depuis révélé son identité. Le second, un superbe Samedi 28 noir, solidement arrimé à un poteau de signalisation de la capitale. Aucun de doute : les Moustache sont des vélos aussi beaux en réalité qu’en photo. Design, technologie, originalité, finition et fabrication française : autant d’arguments de poids pour, définitivement, réconcilier les pro et les anti-bacchantes.