Ce devait être une équipe de rêve, faite pour gagner. L’association de Schneider, Legrand et Renault devait en effet mettre tout le monde d’accord et permettre à la France d’élaborer le nouveau standard européen pour les bornes de rechargement électrique. D’ailleurs, l’Etat n’avait-il pas apporté son soutien à cette fine équipe, ou manquait en revanche un autre Français, DBT, trop modeste sans doute pour y figurer ? Malgré sa petite taille, cette PME n’en était pas moins le leader européen de l’installation des bornes de rechargement, partenaire notamment de grands constructeurs automobiles — étrangers bien sûr — comme Nissan, l’allié de Renault (sic). Mais peu importe, mieux valait miser sur nos champions nationaux, quand bien même partiraient-ils de zéro en matière de rechargement.
En Allemagne, une autre PME, Mennekes, travaillait elle aussi sur un standard de prise électrique, mais avec le soutien de tous les constructeurs automobiles nationaux.
Et que croyez-vous qu’il arriva ? Malgré le lobbying des « gros » Français, la Commission européenne a sifflé la fin du match et adopté définitivement la prise allemande.
Mauvaises perdantes et habituées qu’elles sont de voir leur désirs devenir réalité dans l’Hexagone —le plus souvent au nom de la préservation de l’emploi* —, les entreprises françaises vont tenter d’obtenir des dédommagements. Mais elles ont perdu la bataille et devront désormais travailler sur le modèle développé outre-Rhin.

 * En l’occurrence, la fabrication devait être assuré par l’Italien Scame, un de ses partenaires Schneider. Schneider qui, pour mémoire, a récemment transféré une partie de son siège de France à Hong Kong.

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