Les navettes autonomes made in France d’EasyMile et de Navya sont testées depuis plusieurs années à travers le monde. Ici en Suède et en Nouvelle-Zélande.

Les Français une nouvelle fois coiffés au poteau ? Alors que les navettes construites par Navya et EasyMile, les deux pionniers tricolores du véhicule autonome, sont testées depuis plusieurs années dans nombre de villes à travers le monde, des concurrents pointent désormais le bout de leur nez. Parmi eux, les concepteurs finlando-japonais d’une navette baptisée Gacha prévoient ainsi de commercialiser leur modèle dès 2021. Navya et EasyMile ne seront-ils au final que des précurseurs dépassés par d’autres au moment de rafler la mise ? Les promoteurs de Gacha semblent pourtant bien ambitieux, alors qu’ils ne disposent que d’un seul prototype et qu’ils ne reconnaissent aucune piste tangible quant à la fabrication de leur véhicule. Ils n’en clament pas moins que leur « bébé » est le premier à pouvoir circuler par tous les temps, alors que les deux navettes françaises roulent — ou ont roulé — non seulement en Finlande et au Japon, mais aussi en Australie, au Canada, aux-Etats-Unis, en France, en Norvège, à Singapour, Suède, en Suisse, etc. Bref un peu partout et sous tous les climats. Et ce bluff fonctionne si l’on en croie l’article publié dans Les Echos : « “Gacha”, la première navette autonome qui roule par tous les temps »… L’Allemand e-Go entend lui aussi produire très rapidement et en série sa navette e-Go Mover, en cours d’homologation en tant que véhicule de transport de personnes par l’administration d’outre-Rhin. En France, l’industriel alsacien Lhor s’est lui aussi récemment positionné avec sa navette i-Cristal, qui circulera prochainement entre la gare de Massy et le campus de Paris-Saclay.

Le bus Aptis, fabriqué en France par Alstom, circulera prochainement à Strasbourg. Electrique et futuriste, il n’est cependant pas autonome. © Alstom-NTL

Le nouveau bus Aptis, fabriqué en France par Alstom, représente lui aussi ce que pourrait être demain les transports en commun : motorisation électrique, silence de fonctionnement, maniabilité accrue grâce à quatre roues directrices, immense surface vitrée, etc. C’est en tout cas ce que croit la Compagnie des Transports strasbourgeois, qui vient de passer commande de 12 premiers exemplaires, qui circuleront entre la gare TGV de Strasbourg et le quartier européen de la ville. Aussi novateur soit-il, l’Aptis reste cependant conduit par un chauffeur « traditionnel ». Il n’est par conséquent pas confronté aux obstacles réglementaires qui se dressent devant Navya, EasyMile et désormais devant Lhor. Espérons que ceux-là n’auront pas raison des ambitions des petits constructeurs tricolores de véhicules autonomes.