Pourquoi a-t-on cessé, au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, de porter des chapeaux ? Jusqu’à cette période récente, les femmes et les hommes ont toujours porté des couvre-chefs. Après tout, pourquoi se couvrir le torse, les bras, les jambes et les mains et négliger la tête, alors que c’est par elle que s’échappent environ 30 % de la chaleur corporelle ? Un chapeau ne complète pas seulement une tenue, ne donne pas uniquement un style, il tient chaud. On le sait des bonnets et autres chapkas, mais c’est aussi le cas des casquettes, bérets, bobs ou Fédora, qui protègent également de la pluie.
Le froid, le vent, la pluie et le soleil auraient-ils disparu du jour au lendemain après la guerre ? S’est-il agi d’une réaction aux casques et calots militaires, omniprésents pendant trop d’années en France et ailleurs en Europe ? Mystère. Les photos et les films des années 1960 témoignent que l’on couvrait encore sa tête à cette époque, mais cette habitude s’est éteinte petit à petit. Les casquettes et les bobs, parfois les canotiers et les panamas servent certes de remparts aux rayons brûlants du soleil d’été. Mais l’hiver, le chapeau est rare…

Matières premières de qualité et travail artisanal

Les délocalisations n’ont bien sûr rien arrangé à l’affaire. Pour autant, quelques vieilles maisons ont survécu, contraintes pour certaines d’ouvrir leurs portes à des produits importés, moins chers, tout en continuant de fabriquer leurs propres modèles.
D’autres marques, artisanales, sont récemment apparues, qui s’attachent à redonner un peu de place aux chapeaux made in France.
C’est le cas de Studio Grimel, installé à Clisson, entre Nantes et Cholet. Une région où l’industrie à taille humaine n’a pas totalement disparu. Là, dans sa petite manufacture, la créatrice fabrique tous les modèles qu’elle commercialise. Chapeaux, bobs, casquettes, bonnets et bandeaux, pour homme et femme, sont en effet peaufinés à la main, en toutes petites séries ou sur mesure. Pour matérialiser ses créations, l’artisane utilise des « surplus » de matières premières de grandes maisons de luxe françaises, des chutes de cuir fournies par les fabricants de chaussures du bassin choletais ou, encore, de feutres importés. Pour ce matériau, indispensable si l’on veut réaliser de vrais et beaux chapeaux, il est nécessaire de chercher ailleurs, où des fabricants travaillent encore. En l’occurrence, les modèles de Studio Grimel utilisent du feutre d’Europe de l’Est. Quant à la paille des panamas, elle est importée d’Équateur, les tresses de raphia et de sisal d’Indonésie et de Madagascar.

Fabriqués de façon artisanale, les chapeaux Studio Grimel peuvent être personnalisés et réalisés sur mesure. © Studio Grimel

Fabrication française en petites séries ou sur mesure

Studio Grimel va à rebours de la fast fashion. Alors qu’avec celle-ci les collections se succèdent à un rythme effréné, la nouvelle poussant la précédente vers la sortie — autrement dit vers la poubelle — après quelques semaines seulement, il faut être patient pour recevoir un chapeau signé Studio Grimel. À condition, bien sûr, d’en faire fabriquer un à ses mesures. Sinon, deux ou trois jours suffisent pour recevoir son joli bob, sa belle casquette ou son élégant chapeau Fédora made in France. Feutres de laine mérinos, feutre de poils de lapin, drap de laine, laine, cachemire, coton, coton enduit, néoprène, etc., les matériaux utilisés sont nombreux, avec chacun ses caractéristiques, ses points forts. Toutes les créations maison bénéficient de très belles finitions, d’élégantes doublures colorées ou, pour les bobs et les casquette, d’envers de rebord ou de visière différents de l’extérieur. Les bobs disposent même d’une petite poche intérieure pour les ranger.

« Trouver chapeau à sa tête »…

On dit parfois que telle femme ou tel homme a une tête à chapeaux. Tout le monde a une tête à chapeaux ; il suffit de trouver le modèle qui épouse le mieux la forme de son visage. Forcément, cette quête est plus facile lorsque l’on peut essayer. À distance, ça se complique un peu. Pour aider les internautes, Studio Grimel a mis en ligne deux petits guides : le premier pour bien prendre ses mesures ; le second pour déterminer la morphologie de son visage. Certains modèles vont en effet mieux à des visages ronds, d’autres à de plus allongés, d’autres encore se marient parfaitement aux mâchoires larges et carrées, etc. Et puis il est toujours possible d’appeler la créatrice des modèles et de lui demander conseil. C’est tout l’intérêt d’acheter un chapeau fabriqué à la main par un artisan, en France.

Studio Grimel : chapeaux, casquettes, bobs et bandeaux made in France