Le skate-board électrique ou à hydrogène développé et fabriqué par Gaussin sera mis à disposition des carrossiers et fabricants de cabines notamment. Qui pourront « l’habiller » afin qu’il puisse prendre la route. © Gaussin

Nikola par-ci, Nikola par-là. Il y a quelques mois encore, le « Tesla du camion » affolait les compteurs de la Bourse américaine. Imaginez : des camions propres, silencieux, capables de couvrir des centaines de kilomètres. Sauf qu’entre ce rêve et la réalité, c’est-à-dire les performances réelles des camions Nikola, il y a un gouffre. Gouffre dont certains investisseurs ont pu apprécier la profondeur.
Pendant ce temps, une petite entreprise familiale française de 250 salariés, fondée en 1880, travaillait sur sa propre vision du camion du futur. Qu’elle a finalement présentée le 26 avril 2021.

Un plateau, un moteur, quatre roues…

Selon son constructeur, ce n’est d’ailleurs pas un camion, mais un skate-bord. Et en effet, il s’agit d’un « plateau » équipé de roues. Mais là s’arrête l’analogie.
Ce drôle d’engin, créé et fabriqué en France par l’entreprise Gaussin, spécialiste tricolore de la manugistique — hybride de manutention et de logistique —, est en effet d’un tout autre gabarit. Il s’agit d’un châssis, modulable, qui réunit toute la chaîne de traction d’un camion, de 18 à 44 tonnes.
Une des spécialités de Gaussin et de sa filiale Metalliance est le développement et la fabrication d’AGV, c’est-à-dire d’Automated Guided Vehicles. Autrement dit de véhicules autonomes, qui peuvent aussi avoir des dimensions beaucoup plus réduites.
Ces machines sont programmées pour travailler seules, sans conducteur, notamment pour déplacer des remorques ou des containers, notamment dans les zones de fret ou les ports.

Gaussin fabrique, en France, des véhicules autonomes électriques conçus par déplacer remorques et containers. © Gaussin


Puisque les AGV sont dépourvus de chauffeurs et, partant, de cabine, ils sont plats, de l’avant à l’arrière — qui se glisse sous la remorque.
Leur fabricant a donc repris ce principe pour en faire la base d’un camion, qui demain pourra prendre la route. Ce skate-board est notamment destiné aux constructeurs de cabines, qui pourront compléter le châssis pour le transformer en « vrai camion ». Ensuite, il suffira d’ajouter une benne, un plateau, une toupie ou Dieu sait quoi encore.

Made in France, 100 % électrique ou à hydrogène

Deux versions sont d’ores et déjà disponibles : toutes deux sont équipées d’un moteur électrique, qui est alimenté soit par des batteries, soit par une pile à combustible et des réservoirs d’hydrogène.
Gaussin a développé en 2011 un système plug & play, qui permet de changer le pack de batteries en quelques minutes seulement. Inutile par conséquent d’attendre de longues heures avant que les batteries ne soient rechargées. Un nouveau pack et c’est parti !
Dans cette configuration, l’autonomie revendiquée par Gaussin est de 400 kilomètres. Le skate-board à hydrogène quant à lui n’a besoin que de 20 minutes pour refaire le plein avant de pouvoir parcourir 800 kilomètres.

Gaussin a mis au point en 2011 un système de batteries amovibles qui permet de « recharger » les véhicules en dix minutes seulement. © Gaussin


Pendant l’entre-deux guerres et après la Seconde Guerre mondiale, les carrossiers étaient très répandus. Ils utilisaient des bases mécaniques existantes, de voitures bien sûr, mais aussi de camions, qu’ils habillaient ensuite.
Gaussin met à disposition des carrossiers de 2021 un outil performant et écologique, qui réunit tout ce qui se fait de mieux en termes de technologies.
Et cela sans buzz, sans frime, sans triche, sans avoir flambé en Bourse ni ruiné qui que ce soit.