Est-il possible de faire des soldes, cette grande « fĂªte consumĂ©riste », un moyen utile et intelligent d’aider les entreprises françaises qui continuent, coĂ»te que coĂ»te, de fabriquer en France, rĂ©sistant en cela aux sirènes de la dĂ©localisation (cf. l’article « Vive les soldes, vraiment ? ») ? Le problème principal que rencontrent ces entreprises est en effet le prix de vente de leurs articles, les coĂ»ts de production français Ă©tant sans commune mesure avec ceux en vigueur en Asie, en Afrique du Nord ou mĂªme en Europe de l’Est. Et lorsque les consommateurs français sont pour beaucoup sans le sou, difficile de leur faire acheter un produit plus cher. Reste ceux qui bĂ©nĂ©ficient encore de revenus suffisants pour ne pas devoir systĂ©matiquement se contenter des premiers prix. Ces « Français privilĂ©giĂ©s » peuvent de temps Ă  autres acheter des produits fabriquĂ©s en France et participer ainsi au maintien des emplois et des savoir-faire, tout en aidant Ă  limiter les nuisances environnementales. Ils peuvent aussi cĂ©der Ă  la facilitĂ©, remplir leurs placards de produits bas de gamme ou, puisqu’ils en ont les moyens, de pulls, de chaussures ou de jouets de marques rĂ©putĂ©es, fabriquĂ©s pour trois-francs-six-sous, mais vendus une fortune. En agissant ainsi, ils participent chaque jour, petit Ă  petit, Ă  la mort de l’industrie et de l’artisanat hexagonaux. D’aucuns rĂ©pondent qu’ils donnent du travail aux pauvres du tiers-monde. Peut-Ăªtre. Ils enrichissent surtout les actionnaires et les responsables d’entreprises peu scrupuleuses qui, grĂ¢ce aux dĂ©localisations, seront demain plus puissants, plus riches. Les pauvres du tiers-monde, mĂªme s’ils gagnent quelque argent, seront quant Ă  eux toujours aussi pauvres. Comme le seront alors les ex-salariĂ©s français de ces mĂªmes entreprises.

Bien dans ses pantoufles
Les soldes qui se terminent sont l’occasion idĂ©ale d’acheter moins cher des produits made in France et de donner ainsi du travail aux ouvriers, artisans, ingĂ©nieurs, techniciens, commerciaux, salariĂ©s des entreprises non dĂ©localisatrices. Tant qu’il en existe encore… Ainsi, et Ă  dĂ©faut de se sentir « droit dans ses bottes » en se comportant en consommateur responsable, essayons de nous sentir Ă  l’aise dans nos pantoufles. Profitons par exemple des promotions de Quartem, un des derniers fabricants français «d’articles chaussants » oĂ¹ travaillent encore 40 heureux pĂ©rigourdins ! A moins de six euros la paire de mules soldĂ©e, mĂªme les Chinois ont du mal Ă  s’aligner.