Reconnaissons Ă  Lafuma le mĂ©rite de l’honnĂªtetĂ© et de la franchise. Combien d’entreprises en effet reconnaissent-elles ouvertement ne pas intervenir du tout dans le processus de production de l’essentiel des articles qu’elles vendent ? Sur son site Internet, le groupe Lafuma nous apprend ainsi qu’il ne joue aucun rĂ´le dans la fabrication de 64% des marchandises qu’il Ă©coule sous ses marques Lafuma, Millet, Oxbow, Ober, Eider et Le Chameau. Partant, c’est la centrale d’achat du groupe qui se « contente » de faire ses emplettes chez nombre de fournisseurs, pour l’essentiel asiatiques – chinois, indiens, vietnamiens… -, deux personnes se chargeant du contrĂ´le social et environnemental de ces sous-traitants. Quant Ă  savoir qui se charge ensuite de « coller » les Ă©tiquettes des diffĂ©rentes marques sur les produits…  En plus de ces fabrications totalement sous-traitĂ©es, le groupe produit Ă©galement l’Ă©quivalent de 23,5% de son CA dans ses usines dĂ©localisĂ©es de Tunisie, de Hongrie, du Maroc et de Chine. Et encore, un tiers de cette production est-elle en fait confiĂ©e Ă  des sous-traitants locaux. Reste donc l’Ă©quivalent de 12,5% du chiffre d’affaires, rĂ©alisĂ©s en France. Ce sont aux meubles et aux bottes que l’on doit cette activitĂ© industrielle hexagonale. En effet, les chaises longues, lits de camp et autres tables de camping, dont la fabrication est le premier mĂ©tier de Lafuma, sont toujours fabriquĂ©s dans l’usine historique d’Anneyron, dans la DrĂ´me. Les bottes Le Chameau – entreprise rachetĂ©e en 1995 – sont quant Ă  elles fabriquĂ©es en Normandie et dans la Haute-Marne. La mode production adoptĂ© par Lafuma est en cela identique Ă  celui de Aigle, son grand concurrent français, qui ne gère lui aussi que la production des bottes, son mĂ©tier d’origine, sur le site de Chatellerault. Lafuma a cependant commencĂ© Ă  produire des modèles premiers prix dans une nouvelle usine, spĂ©cialement construite au Maroc. D’oĂ¹ les inquiĂ©tudes des salariĂ©s français de l’entreprise Le Chameau…