Un court reportage diffusé sur les ondes de RFI mercredi 18 mars illustre à nouveau la volonté italienne de protéger le Made in Italy, dans le domaine de la chaussure en l’occurrence. Ainsi, l’Institut polytechnique de la chaussure et l’Union des chambres de commerce de Vénétie (Venise, Vérone, Padoue…) se sont mobilisés pour mettre en place un plan d’actions destinées à aider les PME à valoriser leurs ressources humaines. Ce plan prévoit notamment l’allongement, volontaire et très flexible, de la durée du travail pour permettre par exemple aux travailleurs de plus de 45 ans, chargés de former les jeunes générations, d’aménager leur temps de travail comme ils l’entendent, de choisir l’organisation qui leur convient, sans avoir à en référer à la direction de l’entreprise. Ce sont eux en effet qui sont censés transmettre le savoir-faire grâce auquel une paire de chaussures italiennes ne peut être comparée à son équivalent venu en Chine. La quasi-totalité des marques de luxe françaises préfèrent d’ailleurs faire faire leurs modèles en Italie plutôt que d’en confier la confection à des ateliers français. Les mesures préconisées prévoient également l’élaboration de nouveaux programmes informatiques qui permettront de combiner savoir-faire traditionnels et nouvelles technologies. La Vénétie compte aujourd’hui près de 10 000 entreprises dans les domaines de la chaussure et du textile, le taux d’emploi des 45-65 ans s’y élève à 52% – contre 32,5% dans le reste de l’Italie et 38,3% en France pour les 55-64 ans -, soit un taux supérieur aux 50% visés pour 2010 par la stratégie de Lisbonne. De même, le taux de chômage des 25-44 ans n’est que de 3,3 % dans cette région, un des plus bas d’Europe. L’un des objectifs essentiels de la stratégie développée en Vénétie est précisément de faire en sorte que ce taux reste aussi bas, grâce à une spécialisation et à des débouchés dans les domaines où la région excelle. A travers cette action, ceux qui en sont les initiateurs reconnaissent clairement que la richesse de leur région, l’une des plus prospères d’Italie, repose sur un tissu d’entreprises locales. Des entreprises qui ne seraient rien sans les compétences des individualités qui les composent.