On dit souvent que l’on craint des autres ce que ces mĂªmes autres pourraient craindre de nous, s’ils nous connaissaient un peu mieux. Ainsi nos chers banquiers et leurs amis politiques passent-ils leur temps Ă  rassurer le vulcum pecus pour dissuader celui-ci de retirer ses maigres Ă©conomies de leur Ă©tablissement et prĂ©venir ainsi un effondrement gĂ©nĂ©ralisĂ© du système. Jusqu’à prĂ©sent, ce mĂªme petit Ă©pargnant anonyme est digne de confiance et ne cède pas Ă  la panique. Pendant ce temps, les banquiers entre eux se regardent en chiens de faĂ¯ence et refusent de se prĂªter le moindre kopek. Car pour le coup, sachant ce qu’ils ont fait eux-mĂªmes pendant des annĂ©es – jouĂ©, trichĂ©, menti, volĂ© –, ils se mĂ©fient comme de la peste du banquier du trottoir d’en face. Et on les comprend… Les maĂ®tres de la finance internationale et leurs idolĂ¢tres ont tour Ă  tour eu peur des communistes, puis des musulmans, du terrorisme, des altermondialistes, bref, de tout ces « crasseux » qui menaçaient le bel Ă©quilibre, la richesse, l’harmonie, la paix, le bonheur de nos sociĂ©tĂ©s occidentales civilisĂ©es. Mauvaise pioche. Comme en 1929, ils n’ont eu besoin de personne pour tout faire sauter. Pas de complot rouge ni d’armes de destruction massive… Non, juste leur ignorance crasse, leur cupiditĂ©, leur suffisance et leur Ă©goĂ¯sme… C’est le sauve-qui-peut gĂ©nĂ©ral. Les rats, un Ă  un, quittent le navire. C’est paraĂ®t-il dans l’adversitĂ© que l’on reconnaĂ®t ses vrais amis. Beaucoup vont certainement se sentir très seuls.