Lorsque de petites entreprises décident de faire cause commune et de s’unir pour remporter un important contrat, ça marche.
Neuf entreprises de la région de Rochefort  — de 6 à 150 salariés — se sont ainsi associées pour créer Arsenia SAS et répondre à la demande d’EADS Sogerma, qui souhaitait n’avoir qu’un seul interlocuteur. Objet du contrat : la fabrication et la fourniture de 2 000 tablettes de fauteuils d’avions Business Class, qui équiperont des Airbus A330 et des Boeing 777 de plusieurs compagnies d’Asie et du Moyen-Orient. Soit un chiffre d’affaires de 1,5 à 2 millions d’euros. Maîtrisant soit le traitement de surface, soit la mécanique et l’usinage de précision, soit  encore la fabrication de sous-ensemble, aucune des PME qui composent Arsénia — 500 salariés au total —, ne pouvait répondre seule à l’appel d’offres international lancé par EADS-Sogerma. En s’associant, en jouant sur leur complémentarité plutôt qu’en se faisant concurrence, ces petites unités sont parvenues à séduire et à convaincre un des géants de l’aéronautique mondiale. « L’objectif d’Arsenia est d’amener 20 millions de chiffres d’affaires et de créer 100 nouveaux emplois sur le bassin de Rochefort », explique Claude Orphelin, le P.-dg de Simair, l’actionnaire principal (150 salariés) d’Arsénia. De quoi compenser les emplois perdus lors de la fermeture du site de Zodiac Marine en début d’année, délocalisée en partie en Tunisie. Et ce pendant qu’Airbus délocalise lui-même certaines activités en Tunisie.