Couteaux Ceccaldi
La boutique est sobre, élégante. L’adresse flatteuse, à quelques dizaines de mètres du théâtre de l’Odéon et du jardin du Luxembourg, dans le 6e arrondissement de Paris. En vitrines, des dizaines de couteaux et de couverts faits maison. A côté, attenant à la boutique, un discret petit atelier où sont manufacturés les modèles parisiens de cet artisan coutelier corse. Eh oui !, certains des splendides couteaux Ceccaldi sont faits à la main, à Paris. Il y a quelques années en effet, alors qu’elle faisait son entrée sur le marché de la table, la famille Ceccaldi a décidé de venir vendre elle-même ses fabrications dans la capitale… D’autres boutiques existent bien évidemment en Corse à Corte, à Bonifacio, à Sartène et surtout à Porticcio, la principale boutique atelier de l’entreprise.
Ceccaldi propose aujourd’hui des modèles aussi différents que des couteaux de berger, de chasse, de table ou de cuisine, des stylets ou encore des couteaux pliants. Il est même possible de commander des ménagères complètes. A Paris, c’est le fils du patron, Simon Ceccaldi, 25 ans et déjà dix années d’expérience, qui peaufine certaines commandes spéciales. Il assure aussi l’affûtage des lames. Parisiens, ces couteaux n’en conservent pas moins le sang corse de leurs origines : le traitement des lames se fait en effet sur l’île, pour des raisons d’équipement et de sécurité.
D’ordinaire, ces objets tranchants, pointus, potentiellement dangereux, ne figurent pas parmi mes objets préférés. Le nom d’arme blanche qu’on leur donne sans doute… Et puis, pour un citadin, avoir un couteau pliant en poche n’a probablement guère d’intérêt. En revanche, pour qui vit à la campagne ou à la montagne, voire en bord de mer, en avoir un sur soi est bien utile. Et dans ce cas, et à condition d’en avoir les moyens, les couteaux Ceccaldi méritent le détour. Ils sont beaux, entièrement faits main et certaines pièces, uniques, sont de véritables œuvres d’art. Et tous sont garantis à vie. Les lames sont en acier carbone, inox ou damas, les manches en bois — arbousier, genévrier, olivier, noyer, racine de bruyère, ébène… —, en marqueterie, en corne de bélier ou de buffle, en ivoire, en nacre ou en argent massif, un matériau également utilisé pour les bagues des couteaux de table. Bref, nous avons affaire ici à l’exact contraire de ce qui est la norme aujourd’hui, à savoir produire en quantités industrielles et sur d’autres continents des objets standardisés et de piètre qualité. Pour acquérir un Ceccaldi, il faut débourser au minimum 45 euros pour un couteau de table avec lame en acier carbone et manche en bois, le double pour un rustique couteau de cuisine ou pour un vendetta et dix à vingt fois plus pour certains stylets et couteaux d’art. Mais là il s’agit d’art, plus seulement d’artisanat…

 

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