L’homme d’affaires Alphan Manas a signé un protocole d’accord, mardi 16 mars 2010, en vue de reprendre l’équipementier automobile Heuliez. Si salut de l’entreprise il y a, il viendra donc de Turquie, aucun entrepreneur ou financier  français n’ayant jugé l’entreprise picto-charentaise et ses 600 salariés dignes d’intérêt. Une exception : Bernard Krief Consulting, qui a bien tenté de racheter Heuliez, malheureusement sans en avoir les moyens. Pas étonnant que le site de commercialisation du premier véhicule électrique Heuliez soit en anglais.
Alphan Manas va étudier plus avant le dossier — il a jusqu’au 31 mars pour le faire — avant de verser les 15 millions d’euros qu’il s’est engagé à apporter en cas d’accord définitif. Rien n’est donc encore fait. L’Etat français contribuera à hauteur de 10 millions d’euros, par le biais du FSI, et la région Poitou-Charente 5 millions, ces deux actionnaires, minoritaires, disposant alors d’un droit de blocage sur toutes les décisions essentielles. Selon le ministre de l’industrie, Christian Estrosi, Alphan Manas aurait déjà provisionné 3 millions d’euros. Alors que son avenir est toujours incertain, Heuliez est le premier constructeur à pouvoir produire rapidement un petit véhicule électrique. Et plus cette mise en production est retardée, plus le retard des grands constructeurs hexagonaux diminue… Les premiers fabriqués par Renault sont en effet censés débarquer au mieux en 2011 — ils seront produits en Turquie —, PSA se contentant de louer 500 euros par mois des véhicules Mitsubishi rebadgés (vendus 34 000 euros au Japon). L’Heuliez Friendly, désormais baptisée Mia, a en effet été présentée au dernier salon de Genève, sous une forme aboutie, proche de celle qui sera commercialisée à partir d’octobre 2010. Si toutefois le constructeur parvient à sortir de l’ornière. Il s’agit d’une vraie citadine (2,86 m, soit 30 centimètres du plus qu’une Smart Fortwo), avec trois places, un coffre, une autonomie qui peut atteindre 230 km et une vitesse maximale de 110 km/heure. Cela pour un tarif d’un peu plus de 12 000 euros, bonus écologique déduit.

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