Nouveau labellisé Made in Respect

Bioviva Editions, une petite entreprise montpelliéraine, est née en 1996. Il y a bientôt quinze ans donc. A l’origine, ses deux fondateurs, qui se sont connus sur les bancs de la fac de biologie, souhaitaient trouver un moyen nouveau et distrayant de faire découvrir la nature, de donner envie de la protéger. Et un des plus sûrs moyens de se distraire, c’est de jouer.
Le jeu Bioviva, la première « tentative » de l’entreprise, a été primé à de nombreuses reprises. Aujourd’hui, le catalogue de Bioviva Editions affiche fièrement une trentaine de références. Des jeux de plateau, de cartes ou de dextérité,  éco-conçus à Montpellier puis fabriqués dans la Drôme, qui véhiculent aussi des valeurs de partage et d’entre-aide. Pas grand-chose à voir avec le Monopoly…
Olivier Mercier, un des deux fondateurs, et Chloé Brach, la responsable qualité Environnement, ont répondu à quelques questions de La Fabrique hexagonale et de Made in respect.

Pourquoi avez-vous fait le choix de faire fabriquer vos jeux en France alors qu’en faisant ce choix, vous limitez d’office vos marges et vos bénéfices ?
Chloé Brach : C’est en soutenant les entreprises françaises que nous contribuons au maintien des emplois et des savoir-faire locaux. Et c’est en choisissant des fournisseurs et des producteurs locaux que nous minimisons les transports de matières, en partie responsables des émissions de gaz à effet de serre. Encourager et faciliter la découverte et le respect de l’homme et de la nature à travers les jeux Bioviva ne peut donc être cohérent que si l’on consomme et produit localement.
Ces choix limitent en effet nos marges et nos bénéfices, mais l’avenir de notre planète et de nos enfants est un enjeu qui n’a pas de prix à nos yeux.

Avez-vous des difficultés à trouver des fournisseurs dans l’Hexagone ?
Chloé Brach : Les jeux Bioviva sont produits et assemblés en France. Bien que la majorité de nos fournisseurs de matières premières se situent en France, il arrive que nous ayons besoin de solliciter nos voisins européens pour trouver certains éléments, dont la qualité ou la performance écologique n’est pas proposée en France. Nous recherchons la transparence chez nos fournisseurs, aussi nous ne choisissons que des produits pour lesquels nous avons l’assurance de la provenance française ou européenne. Cette exigence demande nécessairement plus de temps… Mais en contrepartie, une véritable relation de partenariat s’est rapidement installée avec la plupart de nos fournisseurs.

Que pensez-vous du bio fabriqué à l’autre « bout du monde » et rapatriés en France ?
Chloé Brach : Lorsque nous parlons de bio, nous pensons aux produits agricoles, mais notre raisonnement s’applique très bien à d’autres types de produits… Nous pensons que le bio fabriqué à l’autre bout du monde peut être important et nécessaire si lesdites cultures ne sont cultivables que dans certaines parties du monde et que les produits de ces cultures sont achetés à leur juste valeur. Si l’exportation de ces marchandises s’effectue dans un cadre équitable, alors elles peuvent permettre de maintenir un savoir-faire local et un niveau de vie respectable. Et cette dimension est aussi très importante. Ce que nous trouvons inutile en revanche, c’est la culture bio importée en France, de fruits et de légumes que nous cultivons ou que notre climat nous permettrait de cultiver sur nos terres…

Quelles sont vos attentes vis-à-vis de votre première année de labellisation?
Olivier Mercier : Depuis la création de notre entreprise, nous nous attachons à construire notre développement de façon durable. Aussi est-il très important pour nous de proposer des produits cohérents sur tous les axes du développement durable.
Récemment, notre entreprise a évolué et s’est agrandie. Nous avons alors ressenti le besoin de nous évaluer et de faire le point sur notre avancement au regard du développement durable. Nous trouvons que l’association Made in Respect apporte une possibilité pour les entreprises comme la nôtre de faire ce point, au travers du système de labellisation qu’elle a élaboré. Nous pensons que la labellisation nous apportera un outil supplémentaire et nous permettra de renforcer le système d’amélioration continue que nous avons mis en place. Que grâce à elle nous trouverons de nouveaux axes d’amélioration. Enfin, Made in Respect est une association qui permet de fédérer les entreprises qui partagent nos valeurs. C’est une belle occasion de se connaître et de se rapprocher…

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