© Mia Electric

Le développement économique mondial se fera paraît-il à l’Est, à l’extrême-Est. En France, si l’on observe le secteur du véhicule électrique, c’est très nettement à l’Ouest que ça se passe.
Outre l’historique l’usine rennaise de PSA, ce sont en effet plusieurs unités de production qui sont désormais implantées en Bretagne, en Pays-de-la-Loire et en Poitou-Charentes.
Près de Quimper, Batscap (Bolloré) produit ainsi les batteries de la future BlueCar, véhicule conçu initialement avec l’Italien Pininfarina, mais à bord duquel le Breton est désormais seul. Dans la région voisine des Pays-de-la-Loire figure la toute nouvelle usine de Venturi — la Manufacture de Véhicules électriques — , qui assemble les Berlingo électriques de La Poste. Parallèlement, ce site entamera dans quelques mois la production de ses propres véhicules Venturi, puis celle des deux-roues — électriques eux aussi — de marque Voxan. Un autre petit fabricant français de batteries, E4V, vient lui aussi de s’implanter dans la Sarthe. C’est un peu plus au sud, en Poitou-Charentes, qu’est installé son plus gros client, Mia Electric, mais aussi Eco&Mobilité, fabricant entre autres de la SimplyCity. Pour mémoire, l’entreprise Mia Electric est née de la scission d’Heuliez, elle même résultat de l’incapacité des autorités et industriels français à venir en aide au « vieux » sous-traitant automobile. Résultat, Mia Electric est aujourd’hui à 70 % allemande, le Conseil régional de Poitou-Charentes possédant les 30 % restants. Malgré ce fort accent germanique, le véhicule — qui n’est autre que l’Heuliez Friendly relookée et améliorée — demeure assemblée à Cerisay, dans les Deux-Sèvres. C’est également en Poitou-Charentes qu’est implantée Leroy-Somer, industriel français qui fournira le moteur de la Mia, et Saft, un des principaux spécialistes mondiaux des batteries. Celles-ci représentant près de la moitié du coût d’un véhicule électrique et l’essentiel de la technologie embarquée, on comprend que les constructeurs automobile traditionnels craignent que leur rôle prépondérant vis-à-vis des équipementiers s’amenuise. C’est probablement la raison pour laquelle Renault va construire ses propres batteries et moteurs, tandis que PSA s’est associée avec BMW pour faire la même chose, en Alsace. En tout cas, si l’on en juge par la carte figurant l’implantation des éoliennes sur le territoire national, ce n’est certainement pas grâce au vent que les futurs équipements électriques PSA-BMW seront produits, testés ni alimentés…