L’idée était pourtant bonne : faire renaître une marque qui fait partie intégrante de l’histoire industrielle française ; l’apposer sur des produits made in France ; commercialiser ces produits exclusivement sur Internet, pour être accessible au plus grand nombre et ne pas concurrencer en magasins les autres produits maison.
Lorsqu’en décembre 2010 ils ont décidé de redonner vie à Thomson, un nom « rayé de la carte » par une poignée de brillants dirigeants, les responsables de FagorBrandt ne pensaient sous doute pas que ça serait pour seulement dix mois. Juste le temps qu’il fallait aux omnipotents grands distributeurs d’électroménager pour menacer le groupe franco-espagnol de dé-référencer de leurs magasins tous les produits Brandt, Fagor, De Dietrich ou Vedette. Pas question en effet qu’un fabricant s’adresse directement à ses acheteurs : la concurrence libre et non faussée d’accord, mais il y a semble-t-il des limites…
Résultat : le site de vente en ligne de lave-linge, lave-vaisselle et autres fours made in France est désormais accessible à l’étranger, en Allemagne notamment, mais plus dans l’Hexagone.
Pour que les marchandises produites localement aient à nouveau voix au chapitre, il faut deux conditions : que les entreprises fabriquent en France et que les consommateurs achètent ces produits. Mais cela ne sert malheureusement à rien si un troisième acteur, la distribution, se place entre les deux premiers pour bloquer cet échange. A moins que demain tous les producteurs imitent FagorBrandt et décident de s’affranchir des réseaux traditionnels de commercialisation pour vendre exclusivement en ligne leurs produits fabriqués en France. Ce qui aurait la vertu de faire baisser le prix des productions locales…
Les grandes surfaces — et nombre de commerces de proximité — pourraient quant à eux continuer de marger à l’envi sur des marchandises importées de pays à bas coûts…