L’époque est aux fermetures d’usines, aux licenciements en série. Parfois, quelques timides rayons de soleil percent les nuages, éclairant ici et là notre petit Hexagone. Ces nuages justement, passons au-dessus pour prendre un peu d’altitude… L’aéronautique est en effet un des derniers secteurs dynamiques du pays. Le groupe Safran, via sa filiale Labinal, a tout récemment inauguré un nouveau site production, à quelques encablures seulement de l’ancien qu’elle partageait avec l’Américain Molex, avant le départ très médiatisée de celui-ci. Dans ce nouvel espace, 500 salariés et 200 intérimaires fabriquent des éléments de câblage électrique destinés à Airbus et à Eurocopter. Autre équipementier, Daher a quant à lui inauguré 20 000 m2 à côté de Nantes, pour y fabriquer des pièces thermoplastiques et composites, pour Airbus à nouveau, mais aussi pour l‘avionneur franco-italien ATR. Ce dernier, basé à Toulouse, est le leader mondial sur le marché des avions régionaux turbo-propulsés. De 200 salariés actuellement, l’effectif du nouveau site Daher pourrait rapidement atteindre 400, surtout si l’engouement pour les avions à hélices, économes en carburant, se confirme.

Quand ça roule…

Retour sur terre avec l’entreprise Translohr, filiale du groupe Lohr Industrie. Le constructeur alsacien vient en effet de remporter un contrat pour la construction du tramway de Medellin, ville colombienne de plus de 2 millions d’habitants. Ces rames sur pneus, de 39 mètres de longueur, pourront transporter 300 passagers. Beaucoup plus que la Mia*, petit véhicule électrique qui peut embarquer trois ou quatre passagers. Le 1 000e exemplaires de cette voiture de poche vient de sortir des lignes de production de Cerizay, dans les Deux-Sèvres. L’entreprise franco-allemande qui la fabrique, née sur les cendres de Heuliez (voitures électriques), vend actuellement plus d’une douzaine d’exemplaires par jour. Soit une production mensuelle d’environ 500 unités. Et les dirigeants de l’entreprise disent ne pas connaître la crise…
Pour recharger les véhicules électriques, il faut impérativement des bornes. Le numéro 1 français et leader mondial de la spécialité, le nordiste DBT, envisage de doubler sa surface de production pour répondre à la demande, d’Europe du Nord en particulier. L’entreprise de Douai profite en outre de son partenariat avec Nissan, qui l’a choisie pour fabriquer ses chargeurs rapides — 80 % rechargés en moins d’une demi-heure. Dix nouvelles recrues vont être affectées à la production de la PME, tandis que 15 nouveaux ingénieurs vont venir renforcer l’équipe des 15 ingénieurs déjà en poste.
Locomotion toujours avec Yamaha, propriétaire de MBK. L’entreprise japonaise va transférer l’équipement et l’activité de son usine de Barcelone vers celle de Saint-Quentin, jadis berceau de Motobécane. Ce qui devrait permettre de doubler sa production de scooters 50, 125 et 250 cm3 de marques MBK et Yamaha. Certaines motos Yamaha ainsi que 30 000 moteurs de hors-bord sont également assemblés à Saint-Quentin.

Le choix du made in France
Arrêtons-nous un peu… Les verres Duralex, qui avaient quasiment disparu des magasins il y a quelques années, y retrouvent peu à peu sa place. La nouvelle direction a permis à l’entreprise de renouer avec la croissance et les bénéfices. Du coup, de nouveaux produits apparaissent, qui viennent épauler les légendaires verres empilables, stars des réfectoires… Verre toujours, mais à porter sur le bout du nez. L’enseigne Atol veut étendre sa gamme made in France, qui représente aujourd’hui 25 % son offre. Elle agrandit pour ce faire son site de production de Beaune, dont l’effectif devrait à terme passer de 115 à 150 personnes.
Enfin, le groupe Devanlay, qui gère la fabrication des produits Lacoste, projette d’embaucher 200 personnes dans ses usines de l’Aube, de la Marne, de la Meuse et de la Nièvre, soit 900 salariés environ. Surement pas suffisant pour alimenter les 1 200 de points de vente de la marque dans le monde — plus de 80 % des produits Lacoste sont sourcés**, le solde étant fourni par les 15 usines du groupe Devanlay (8 en France) —, ni même les 87 boutiques françaises. Mais c’est tout de même une bonne nouvelle, surtout pour une entreprise textile.

*Mia a malheureusement cessé ses activités depuis.
** Achetés à des fabricants extérieurs à l’entreprise.